Le projet de création d’un pôle de compétitivité en logiciels libres en Ile-de-France a abouti. Suite à la réflexion engagée par le ministère des Finances fin 2006, le CIACT (comité interministériel pour l’aménagement et la compétitivité des territoires) a décidé en juillet 2007 « d’adosser le projet ‘Logiciels libres’ [alors appelé « Ouverture »] au pôle de compétitivité mondial ‘Systematic Paris Région’‘ » ou System@tic. Le nouveau groupe thématique, baptisé « Logiciel Libre », a tenu hier sa première réunion plénière à Paris.
Plusieurs raisons expliquent l’intérêt de System@tic pour le logiciel libre, selon Dominique Vernay, le président du pôle (qui est également directeur technique de Thales). Il met notamment en avant la nécessité de « faire croître des PME innovantes » et « le besoin de diversifier l’offre technologique, le logiciel libre étant une industrie de croissance ».
Pour cela, le groupe « Logiciel Libre » se concentrera prioritairement sur trois axes de développement : « les technologies et outils pour le développement en logiciel libre, les systèmes d’information et les technologies d’infrastructure ».
Un trait d’union entre l’industrie, les chercheurs et les communautés
Comment faciliter les développements ? « Il y a pas mal de verrous technologiques à faire sauter et on va y travailler », explique Roberto Di Cosmo, professeur à Paris VII et ardent défenseur des logiciels libres. Il met en avant la « richesse de l’innovation dans la région« , tout en déplorant toutefois « tout le temps perdu à se crêper le chignon ».
Pour lui, la première réunion plénière a permis aux participants de découvrir « une vingtaine de projets de recherche et de développement » – non spécifiés -, dont certains semblent « mûrs » pour une labellisation et d’autres sont « dans une phase de montage ». François Bancilhon, PDG de l’éditeur open source Mandriva, donne quant à lui un exemple concret de ce que peut apporter le pôle, en citant un industriel qui aimerait faire tester par des chercheurs un « nouvel algorithme de reprise et de distribution de bases de données ».
Quels bénéfices pour les communautés ?
Reste à voir si les chercheurs et les communautés trouveront leur compte dans cette collaboration avec l’industrie. Selon François Bancilhon, le rapprochement « sera bénéfique pour tout l’écosystème ». Pour Mandriva, par exemple, l’un des avantages consiste à « pouvoir se réunir autour d’une table avec de grands groupes comme Peugeot, Thales et EADS avec qui il est d’ordinaire assez difficile de discuter », explique-t-il.
Du coté de System@tic, Laurent Kott, vice-président Valorisation et relations avec les PME, considère lui que « la présence de grands industriels facilitera la professionnalisation de ce secteur », encore émergent.
Enfin, à noter l’absence de la société de services en logiciels libre Linagora, laquelle s’était initialement investie dans le projet. Des divergences auraient conduit cette dernière à « choisir de ne pas s’y associer », conclut Roberto Di Cosmo, sans donner plus d’explications.
(article modifié le 26/10/2007)
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