Portugal Telecom : la nouvelle proie de Patrick Drahi

Patrick Drahi avait annoncé la couleur lors de l’introduction en Bourse de sa société holding Altice en janvier dernier : le riche homme d’affaires et entrepreneur entendait renforcer son influence sur les marchés dans lesquels il était déjà présent. C’est le cas, en Europe, de la Belgique et d’Israël, mais aussi du Portugal.

Des négociations seraient en cours avec l’opérateur brésilien Oi pour racheter les 25 % des parts qu’il détient depuis un an au capital de Portugal Telecom. L’acquisition des 75 % restants se ferait par OPA, sur la base d’une valorisation estimée à 7,3 milliards de dollars par la banque HSBC (c’est-à-dire environ 7 fois l’Ebitda de Portugal Telecom en 2014).

Altice est déjà présent au Portugal à travers le câblo-opérateur Cabovisão et le fournisseur de solutions télécoms BtoB Oni. Comparables à Numericable et Completel en France, les deux entreprises ont été rachetées respectivement en 2012 et 2013. Portugal Telecom s’apparente plutôt à SFR, dont Patrick Drahi a récemment ravi le contrôle aux dépens de Bouygues Telecom (l’Autorité de la concurrence doit encore donner son feu vert).

Comme le note Silicon.fr, cette opération pourrait faire de la holding le numéro 1 ou 2 du marché portugais des télécoms, à condition que les autorités locales valident le rapprochement. Oi trouverait pour sa part un intérêt à se désengager de Portugal Telecom – qui lui aurait notamment caché un prêt non remboursé de 897 millions d’euros : la cession de ses parts lui apporterait des liquidités bienvenues dans l’optique de mettre, en association avec América Móvil, la main sur TIM Brasil, filiale de Telecom Italia. Tout en réduisant sa dette, estimée à 19 milliards de dollars.

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