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Poste de travail : les nouvelles offres de Google et Microsoft sauront-elles convaincre les DSI ?

L’actualité du poste de travail se trouve aujourd’hui fortement liée à la mobilité et aux offres de services cloud.

Nous constatons aujourd’hui un repositionnement intéressant de deux leaders du marché : Google arrive sur le marché du matériel poste de travail et Microsoft propose un nouveau système d’exploitation voulant allier mobilité et poste de travail « classique », le tout avec une expérience utilisateur harmonisée.

Les deux « tentatives » encore trop récentes n’ont pas encore fait leurs preuves.

Après avoir rencontré le succès avec ses offres cloud, la nouvelle incursion de Google dans le poste de travail physique avec le Chromebook Pixel trouvera-t-elle un écho favorable dans le milieu professionnel ?

C’est au travers du modèle cloud que Google a réussi sa première percée dans le milieu professionnel, en particulier sur le segment du « collaboratif ».

Ce modèle devient de plus en plus un standard en entreprise. Rappelons qu’avec le cloud, les entreprises trouvent des solutions leur permettant une forte flexibilité, une gestion et une administration simples et minimalistes, et un modèle financier leur évitant de lourds investissements ; bref, des offres sur étagère.

En particulier, les services collaboratifs (messageries en tête) rencontrent un certain succès du fait de leur maturité et de l’utilisation de solutions de ce type par le grand public.

Ces services ont posé les fondements en termes d’usages et de marketing, notamment en raison de quotas illimités, de la disponibilité des contenus et de leur accessibilité de partout.

Ces usages se sont parfaitement adaptés au monde de l’entreprise, devenant parfois un gage indispensable de productivité.

Romain Paris, Senior Consultant Devoteam

S’orientant également vers la bureautique (Google Docs, Microsoft 365) et même le poste de travail (où seul l’affichage du poste est déporté sur le terminal proposé par Orange, Atos ou IBM), ces nouvelles offres tentent de proposer du cloud de bout en bout et couvrant toutes les fonctionnalités du poste de travail.

Google, par exemple, a réussi à accéder au marché professionnel, en premier lieu au travers de sa messagerie.

Après les PME/PMI et les universités, Google rencontre aussi un intérêt certain de la part de grands groupes.

Récemment, nous apprenions ainsi que Veolia Environnement comptait migrer 80 000 comptes mails sur la plateforme google. Ce dernier revendique aujourd’hui 5 millions de clients sur l’ensemble de ses « apps ».

Google s’est également imposé grâce à un catalogue de services couvrant tout le spectre du collaboratif et de la bureautique (une suite « office », vidéo conférence, sites, blog, wiki, etc.) avec un niveau élevé de partage en temps réel et d’intégration avec d’autres services Google (tels que Maps et la géo localisation, par exemple) pouvant réellement faire la différence pour certains métiers.

Par ailleurs, Google bénéficie aussi de sa percée sur le marché du smartphone, où là encore les possibilités d’intégration sont intéressantes avec ses offres Cloud.

Mais tous les services ne conviennent pas à tous les besoins. En particulier, la suite bureautique Google, si elle est adaptée à une utilisation basique voire standard, peut ne pas répondre à certains besoins, en raison d’une interopérabilité limitée avec la suite Microsoft, surtout pour les documents « avancés » (usages de macro, visuel poussé, etc.)

Chromebook Pixel : la nouvelle tentative PC de Google, mais pour quel usage ?

Les incursions de Google dans le monde « physique » de l’informatique ont été couronnées de succès sur le smartphone, Androïd étant devenu l’OS leader des terminaux mobiles.

Sur les PC, en revanche, le bilan de Google depuis l’introduction de son premier modèle fin 2010, est, au mieux, mitigé.

Misant dans un premier temps sur ses partenariats avec des constructeurs (Samsung, Acer ou HP), le PC Google Chromebook, du nom de son système d’exploitation, n’a pas convaincu dans un marché des PC très mature et à l’époque déjà quelque peu déclinant en raison de l’arrivée des tablettes.

Par ailleurs, trop centré sur le Web et sa boutique Google Play, le produit n’a pas encore trouvé sa place (selon NetMarketShare, le Chromebook ne représente que 0,023% de l’usage mondial d’internet en avril 2013).

Depuis cette tentative, les usages ont un peu évolué et Google a réussi à la fois son pari sur les smartphones, ainsi que son entrée sur le marché des tablettes.

Google revient aujourd’hui sur le devant de la scène du PC avec un Chromebook nommé Pixel.

Mohamed Anas Mourad, Senior Consultant Devoteam

Pas encore disponible en France, cet appareil est considéré comme un PC haut de gamme : 1.5 kg,  équipé d’un processeur Intel Core i5.

Il est particulièrement soigné sur la qualité des matériaux et de l’écran (tactile, haute définition avec 2560 x 1700 pixels).

Misant toujours sur le « toutIinternet », la capacité de stockage locale se limite à 32 Go. Comme le disait un responsable Google lors d’une récente interview, Pixel est pensé « pour les personnes qui vivent dans le cloud ».

Cependant, l’intérêt de ce produit, qui se veut un concurrent du MacBook d’Apple, peut soulever quelques questions.

Effectivement, le Chrome OS ne permet toujours pas l’installation de logiciels, mais uniquement les applications du Store Google.

Si ce produit peut s’avérer prometteur à travers ses fonctionnalités alliées aux offres Cloud de Google et aux applications du Google Play, il n’en demeure pas moins que le prix semble élevé, entre 1300 à 1450 dollars.

Enfin, au-delà de la conquête de parts de marché par ce produit, la stratégie de Google est peut être ailleurs.

A l’image de ce qu’avait fait le groupe avec son smartphone Nexus, le Chromebook Pixel est peut être là pour rassurer et encourager ses partenaires constructeurs afin de relancer son système d’exploitation « Chrome OS ».

Dans tous les cas, c’est un produit qui reste à surveiller, et qui conserve des promesses au regard de ses évolutions futures.

Windows 8 en entreprise et son OS successeur : risque de collision

Côté Microsoft, le virage Windows 8, amené par la mobilité, n’est pas encore pris par les DSI. Les utilisateurs sont-ils prêts à utiliser ce nouvel environnement de travail ? Il semble que oui, à condition d’être accompagnés.

Windows 8 permet de rassembler deux mondes, celui du PC traditionnel et celui des tablettes, via des postes de travail convertibles en tablettes.

C’est majoritairement sur ce type de matériel que l’on va retrouver aujourd’hui le nouveau système d’exploitation de Microsoft, Windows 8. Celui-ci permet d’avoir une continuité dans l’utilisation, que ce soit en mode tablette ou en mode PC de bureau.

Le déploiement de Windows 8 en entreprise est à ce jour assez limité, même si peu de chiffres circulent sur le taux d’adoption au sein du monde professionnel.

En février 2013, selon Net Applications qui publie les parts de marché de chaque système d’exploitation en incluant la sphère privée, 2,67% des postes de travail connectés au Web disposaient de Windows 8, cinq mois après la sortie de l’OS.

En comparaison, Windows 7 avait atteint plus de 9% de parts de marché cinq mois après son lancement ; même Vista, qui ne fut pas largement déployé en entreprise, affichait un taux plus important.

Il faut dire que l’impact sur le Système d’Information d’un déploiement en entreprise est conséquent.

Le poste de travail étant un élément clé du SI, le déploiement vers Windows 8 doit s’accompagner d’une mise à jour conséquente des outils d’administration, d’exploitation et de support, mais également des applications métiers pour assurer la compatibilité avec le nouveau système d’exploitation.

Par ailleurs, la majorité des entreprises n’ayant pas terminé la migration Windows XP vers Windows 7, celles-ci ne peuvent donc pas se lancer dans une nouvelle migration.

Les cycles de remplacement des postes de travail en entreprise étant étendus sur 3 à 5 ans, et avec une arrivée de Windows 8 en entreprise qui n’est pas prévue avant 2014 (voire 2015), Windows 8 pourrait alors être mis en concurrence avec son propre successeur !

Le cas de l’échec de Vista en entreprise au profit de Windows XP pourrait alors être amené à se reproduire avec Windows 8.

Enfin, de nombreuses DSI s’interrogent sur les nouveautés apportées par Windows 8 au regard des besoins de leurs utilisateurs ou des métiers.

Les migrations vers Office 2010 et Windows 7 ont déjà mis en exergue un besoin important d’accompagnement au changement des utilisateurs, via des tutoriels ou des formations (la fameuse « conduite du changement »).

Or, l’interface tactile et la possibilité de bascule entre deux ergonomies de Windows 8 représentent une réelle rupture par rapport aux précédents systèmes d’exploitation de Microsoft.

Ce gap ergonomique se répercute directement sur l’utilisateur, qui doit s’adapter à ce changement radical avec un accompagnement davantage renforcé.

Voulant jouer de façon duale sur le tableau de la mobilité (smartphone et tablette) et du PC bureautique avec un même système d’exploitation, Microsoft risque au final de ne pas contenter son marché historique, qui n’intégrera pas massivement cette version.

DSI, faîtes vos jeux ; l’heure est au choix technologique stratégique pour vos postes de travail ! Et à ses conséquences…

(Crédit illustration : Shutterstock.com –  Copyright : Melpomene)

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