Premiers pas avec Aqua
Avec quelques semaines d’avance sur le planning initialement prévu, la nouvelle version développeurs de MacOS X est arrivée chez les professionnels. Nous avons mis la main sur cette Developer Preview 3 (DP 3), que nous vous présentons en avant-première.
Voici enfin en grandeur nature Aqua, la nouvelle interface graphique d’Apple. Une version, non encore entièrement finalisée est, en effet, utilisée par la dernière version de MacOS X destinée aux développeurs. En l’installant sur un Powerbook G3, nous avons pu essayer la nouvelle interface animée de la Pomme, présentée par Steve Jobs, lors de la Macworld Expo de San Francisco (voir édition du 6 janvier 2000). Et, pas de doute, ça bouge dans tous les coins. Pour découvrir quelques uns des aspects les plus marquants, cliquez ici.
Premier étonnement, la machine demande un nom et un mot de passe au démarrage. L’influence d’Unix se fait sentir dès le début. On se retrouve ensuite sous Mac OS X. Ne cherchez pas les icônes des disques, elles ne sont plus sur le Bureau. On y accède à partir du nouveau Finder, qui prend, pour l’occasion des airs de Poste de travail de Windows. On peut naviguer dans les fichiers du disque de façon classique (une fenêtre pour chaque dossier) ou à l’aide d’un affichage en colonnes, directement hérité du Next. On pourra tout de même, sans difficulté, créer des alias des disques sur le Bureau. Pour le reste, on retrouve pêle-mêle les boutons en trois couleurs de contrôle des fenêtres, les effets de transparence et d’ombrage sous chaque fenêtre, et les animations omniprésentes. Qualifiée de « géniale » ou d' »inutile », le moins que l’on puisse dire c’est que cette interface ne laisse personne indifférent. Toutes les personnes passant par la rédaction ont immanquablement eu l’oeil attiré par ces fenêtres colorées, les boutons de sélection qui « pulsent » pour attirer le clic, la barre d’applications (le Dock) qui donne un accès rapide aux applications ouvertes ou à celles que l’on y insère. Paradoxalement, son utilisation est très proche de la barre de tâches de Windows. Qui avait déjà repris l’idée à d’autres systèmes avant lui… En tout cas, les aficionados du Next s’y retrouveront sans problème.
A l’usage, l’ensemble est plutôt impressionnant. L’effet loupe du Dock permet de choisir facilement l’application à afficher. Les effets de projections des applications qui semblent sortir du Dock comme un génie de sa lampe donnent une vraie impression de maîtrise. On sait à tout moment d’où vient l’application, si elle est ouverte ou non. L’ensemble donne également une impression de douceur plutôt reposante. Reste à savoir si elle conviendra à un environnement de travail. En revanche, il nous est impossible de nous prononcer sur la vitesse de l’ensemble et les besoins en ressources matérielles. Le Powerbook G3 333 MHz et ses 64 Mo de mémoire vive permettait une utilisation sans peine.
Si la nouveauté de cette DP3 la plus remarquée est sans conteste Aqua, cette version bêta cache bien d’autres choses. Elle est par exemple entièrement compatible avec les librairies Carbon (voir édition du 26 janvier 2000). D’après certaines informations, cette DP3 inclurait également le nouveau micro-noyau Mach 3 tout en améliorant le multitâche.
Mais l’une des attentes des constructeurs et développeurs concernait le kit de développement des pilotes de périphériques (IOKit). Il doit enfin arriver cette semaine sur le site d’Apple. Les premiers pilotes MacOS X seront donc disponibles très rapidement. Apple a besoin que les éditeurs et constructeurs adaptent les pilotes de leurs matériels à ce nouveau système.
La version « client » (c’est-à-dire destinée au grand public) de MacOS X est toujours prévue pour cet été. Elle ne s’adressera qu’aux machines G3 ou G4, les autres devant se contenter de rester sous MacOS 9.
Pour en savoir plus :
* 6 exemples de l’interface Aqua
* Note technique Apple sur MacOS X Developer Preview 3