La NSA est-elle capable d’obtenir des preuves irréfutables de l’ingérence de la Russie dans la campagne présidentielle américaine ? Des documents exfiltrés par Edward Snowden le suggèrent.
Petite remise en contexte : la semaine dernière, Washington a pris des sanctions contre Moscou, accusé d’être à l’origine d’une série de cyber-attaques qui ont mis la pagaille dans le clan démocrate.
L’administration Obama a pris des mesures fortes parmi lesquelles l’expulsion de diplomates russes, la fermeture de bureaux utilisés par des agents du Kremlin et des sanctions à l’égard de plusieurs sociétés privées.
La Maison Blanche, comme le FBI et la CIA, pointe du doigt la responsabilité du renseignement militaire russe (Glavnoe Razvedyvatel’noe Upravlenie), tout en dénonçant l’implication des services du renseignement fédéral (Federalnaya Sluzhba Bezopasnosti).
Pour soutenir cette position auprès de l’opinion publique, le département de la Sécurité intérieure a publié un rapport contenant des informations déclassifiées sur les pratiques du renseignement russe dans le cyberespace. Un rapport qui n’a pas convaincu à l’heure où Donald Trump affirme que le hack « pourrait très bien venir de quelqu’un d’autre ».
Le « document Snowden » que révèle The Intercept (média fondé par le journaliste Glenn Greenwald, contact privilégié du lanceur d’alertes) n’apporte pas davantage d’éléments sur ce dossier. Mais il a son importance, démontrant en l’occurrence que la NSA a réussi au moins une fois à remonter jusqu’au renseignement russe dans le cadre d’une enquête sur une cyberattaque.
La cyberattaque en question a visé le compte de messagerie électronique d’Anna Politkovskaya.
Cette journaliste, connue pour son opposition à la politique du Kremlin entre autres sur la guerre en Tchétchénie, avait été assassinée le 7 octobre 2006 dans son immeuble de résidence, probablement par un tueur à gages (le meurtre n’a toujours pas été élucidé). Elle avait auparavant fait l’objet de multiples menaces de mort et d’au moins une tentative d’empoisonnement.
Une fiche synthétique sur la vie de l’intéressée a été compilée dans le wiki interne de la NSA. La plupart des informations sont publiques, mais une petite partie est en accès restreint, classé comme TS/SI, pour « Top Secret Signals Intelligence ».
Ce terme veut dire que la NSA est parvenue à établir une surveillance sur toute la ligne… et à remonter jusqu’aux services du renseignement russe (qui auraient lancé leur attaque sur la boîte mail de Politkovskaya le 5 décembre 2015).
On ignore de quelle manière l’agence américaine a procédé, mais plus que le fond, c’est la forme qui importe : considérant, de surcroît, qu’il s’est écoulé plus de dix ans depuis ces faits, elle semble en mesure d’obtenir des preuves susceptibles d’asseoir la position de l’administration Obama.
Edward Snowden s’est déjà exprimé dans ce sens, en faisant notamment référence à XKEYSCORE, outil majeur dans l’arsenal de la NSA et qui a permis d’intercepter, sans discernement, des données en flux constant circulant sur les liens optiques qui forment les principales dorsales du réseau mondial.
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