S’il est désormais devenu impensable de créer une entreprise sans développer sa présence sur le web ou de gérer une société sans les outils numériques adaptés, la question du stockage de données se pose de plus en plus et ne cesse d’évoluer. Le Cloud Computing, qu’on appelle aussi le Nuage Informatique, est une solution de stockage de données apparue au début des années 2000. La découverte du Cloud et son déploiement ont vite rendu obsolètes les systèmes de stockage « matériels » tels que les disques durs, clés USB, CD ou DVD. On a à présent la possibilité d’accéder à des milliers de données de n’importe où et à n’importe quel moment. Le Cloud permet également de pallier le problème de la perte de données en cas de panne informatique, les données étant en ligne elles peuvent être facilement récupérées.
Le Cloud Privé
Le Cloud privé aussi appelé Cloud dédié ou encore serveur privatif est divisé en 2 catégories :
Interne
D’une part nous avons le Cloud Privé Interne. Il s’agit pour l’entreprise d’utiliser sa propre infrastructure. La maintenance peut donc se faire en interne via le service informatique mais il est également possible de passer par un prestataire externe notamment dans le cas des petites entreprises qui ne disposeront pas de SI.
Externe
D’autre part il existe le Cloud Privé Externe, qui dans les faits ressemble assez au Cloud Public mais n’offre pas exactement les mêmes services. Plutôt que d’utiliser son infrastructure, l’entreprise passe par un fournisseur. Chaque utilisateur se connectera au cloud par le biais d’un VPN. Il est également possible d’exploiter les avantages du cloud public de manière ponctuelle par ce biais.
Généralement fixe, le coût du Cloud privé varie en fonction de ses capacités techniques : sa puissance, sa quantité de stockage, sa maintenance, et parfois en fonction de son nombre d’utilisateurs. Son principal avantage est de pouvoir contrôler en interne toutes les données de l’entreprise et de gérer soi-même leur organisation. Ces éléments font du Cloud privé une solution plus adaptée aux besoins spécifiques de l’entreprise, il est plus facilement personnalisable et contrairement au Cloud public il n’implique pas de coût supplémentaire quand on effectue davantage de transferts de données.
Si l’entreprise souhaite augmenter le stockage, il suffira de rajouter des disques de stockage.
Pour le rendre accessible à plus d’utilisateurs en simultané, on peut envisager une modification au niveau du processeur et/ou une augmentation de la mémoire vive selon le matériel déjà en place. Si l’entreprise souhaite des transferts ou des débits en lecture et écriture plus rapides elle pourra également envisager le passage sur des SSD plutôt que garder les disques durs (HDD) standards. Certes le coût à l’achat pour un stockage identique sera plus important (il tend à se rapprocher de plus en plus des HDD avec le temps), mais les débits seront au moins 30% plus rapides et la consommation électrique réduite de moitié par rapport au HDD.
Sécurité
Attention cependant, héberger les données en interne veut également dire s’assurer de la sécurité de votre infrastructure. Les données qui sont hébergées ont une valeur marchande et peuvent donc être la cible d’attaques malveillantes. Assurez-vous d’avoir les compétences afin de protéger votre réseau et de pallier les attaques ainsi qu’à leurs éventuelles conséquences.
C’est pourquoi la plupart des grandes entreprises, celles qui ont un fort pouvoir d’investissement, ont tendance à privilégier le Cloud privé. Si le Cloud privé est assez coûteux dans sa mise en place, il ne serait finalement pas plus cher dans son utilisation.
De manière générale, les entreprises ont tendance à mettre sur Cloud Privé leurs données dites sensibles afin qu’elles ne tombent pas entre de mauvaises mains. Il offre un contrôle direct sur les données que ne permettra pas le cloud public.
Le Cloud Public
Lorsqu’une société utilise un service de Cloud public elle paye un abonnement et c’est le fournisseur lui-même qui s’occupe de la maintenance. Avec ce service on peut avoir accès à ses données depuis plusieurs pays, sur plusieurs mobiles et via plusieurs serveurs car tout est disponible sur Internet. Parallèlement, cet avantage constitue aussi sa limite : on ne peut pas avoir accès aux données ou les stocker sans connexion internet.
Législation
L’hébergeur pouvant stocker les données partout dans le monde, il faut également tenir compte de la législation. Les lois sont faites au niveau national, mais le cloud public lui est à l’échelle mondiale. Attention donc à la protection des données que l’on choisit de mettre sur le cloud public. Les garanties valables pour la France ne le seront pas nécessairement dans les autres pays. Les lois ont également souvent tendance à arriver bien après la mise en fonction des nouvelles technologies. Il y a de ce fait un double décalage, dans le temps et l’espace concernant la législation. Le Cloud public implique donc de faire confiance aux gestionnaires de nos données et de savoir s’ils peuvent y avoir accès et les utiliser.
Coût
Le coût de l’abonnement à un Cloud public varie en fonction de l’utilisation qui en est faite : plus on stocke, plus on utilise et télécharge d’informations, plus la facture augmente. Mais contrairement à un Cloud privé il n’y a aucune limite car il s’agit d’infrastructures gigantesques ! La taille de ces infrastructures permet aussi de garantir la résistance aux attaques malveillantes, elles disposent en effet de moyens conséquents pour résister aux intrusions, et leur spécialisation dans le domaine du stockage les rend de ce fait à la pointe de la sécurité.
Responsabilité
Le Cloud public est donc peu coûteux à mettre en place et facile à administrer mais il n’est pas forcément adapté aux besoins propres de votre entreprise. Attention également, en cas de perte de données, ce ne sera pas le prestataire mais bien le DSI qui sera responsable. Il faut donc bien choisir l’acteur en qui vous confiez vos données. Un acteur local qui vous montre ses locaux se verra peut-être plus réactif et vous donnera la sensation d’être plus proche de vos données que la multinationale, mais cela ne voudra pas dire que la sécurité sera meilleure.
Vers l’Hybridation du Cloud
Aujourd’hui le Cloud tend à devenir mixte, c’est-à-dire que les entreprises ayant des besoins complexes et variés cherchent à profiter des avantages de ces deux solutions en utilisant à la fois un Cloud public et un Cloud privé. En optimisant le stockageet l’utilisation de leurs données, les entreprises maximisent leur efficacité et leur sécurité en ne mettant pas tous leurs œufs dans le même panier. Ainsi elles utilisent généralement un Cloud privé pour traiter les données dites « sensibles », stratégiques ou confidentielles, et un Cloud public pour les opérations moins sensibles.
Un cloud hybride sera particulièrement efficace pour des entreprises qui font face à des pics d’activité périodiques. Les données qui seront sujettes à forte augmentation seront hébergées sur le cloud public qui s’adaptera en fonction des besoins, tandis que les applications « fixes » seront sur le cloud privé.
Cependant un cloud hybride nécessite une connectivité robuste, notamment dans les cas où le public et le privé interagissent régulièrement. Il faudra veiller aussi à ce que les logiciels et API puissent travailler et soient compatibles avec les deux clouds.
La partie publique du cloud hybride pourra potentiellement être sujette à des problèmes de connectivité ou d’interruption du service. Parfois également on pourra rencontrer des problèmes de SLA qui peuvent entraver la bonne marche de l’entreprise.
Par Thibault Finck de Celge.fr