À l’heure où les entreprises se fixent des objectifs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) plus ambitieux, elles doivent aussi mieux aligner leurs stratégies en matière de développement durable et de technologie si elles veulent gagner en compétitivité, engendrer une valeur financière ainsi qu’avoir un impact positif et durable sur la société et l’environnement. C’est ce que révèle une nouvelle étude signée Accenture (NYSE : ACN) et réalisée en partenariat avec le Cercle de Giverny qui permet de déterminer les priorités des entreprises françaises en matière de numérique au service du développement durable et d’état d’avancement de leurs projets ainsi que de les comparer à d’autres entreprises à travers le monde. La stratégie de technologie responsable n’est pas systématiquement intégrée à la stratégie générale de l’entreprise et à la stratégie de développement durable. Seulement 4% des entreprises en France ont une approche véritablement holistique (7% au niveau mondial).
Dans le cadre de ce rapport pour lequel Accenture a mené une enquête auprès de plus de 560 entreprises dans le monde, toutes les entreprises interrogées ont déclaré que pour atteindre leurs objectifs de développement durable, les technologies jouent un rôle important ou très important. Mais alors que les entreprises reconnaissent clairement la valeur d’une stratégie intégrée, au niveau global, elles déplorent le manque de solutions et de normes (40 %), une certaine complexité (33 %) et la méconnaissance des conséquences indésirables de la technologie (20 %) — qui constituent autant de freins à l’atteinte de leurs objectifs. Cet écart entre intentions et actions amène les entreprises à faire des compromis entre objectifs commerciaux et de durabilité — compromis qu’il est possible de limiter, voire d’éliminer, avec une stratégie holistique de technologies durables.
Les directeurs des systèmes d’information (DSI) peuvent jouer un rôle essentiel pour soutenir les initiatives globales de transformation de l’entreprise et devraient être invités à la table des décideurs lorsqu’il s’agit de développement durable. Néanmoins, les entreprises françaises sont à la traîne dans quelques domaines d’implication des DSI, car seulement 41 % d’entre eux font partie de l’équipe dirigeante qui fixe les objectifs de développement durable (contre 49% au niveau global) et seuls 38 % sont évalués sur la réalisation de ces objectifs (contre 45% au niveau global).
« Chaque entreprise doit être une entreprise durable et la technologie est un catalyseur essentiel et fondamental, qu’il s’agisse d’améliorer la transparence et la traçabilité dans les chaînes d’approvisionnement mondiales ou d’aider à mesurer et à réduire les émissions de carbone », a déclaré Carole Davies-Filleur, responsable Sustainability chez Accenture Technology. « Il n’est plus facultatif de placer la durabilité au cœur du fonctionnement des organisations ».
Appliquée efficacement, une stratégie de technologies durables répond à trois grands impératifs, contribuant à doper les performances ESG :
- La technologie au service du développement durable — exploiter la puissance des technologies pour soutenir et accélérer les initiatives de développement durable dans toute l’entreprise. 84 % des entreprises françaises interrogées ont l’intention d’atteindre l’objectif zéro émission nette d’ici à 2030 (contre 92% au niveau global) — 28 % d’entre elles se sont même engagées à les atteindre d’ici 2025 — ce qui nécessite le déploiement de technologies avancées pour évaluer et réduire leur empreinte carbone. Les technologies jouent aussi un rôle essentiel dans la transition vers des chaînes de valeur responsables, la promotion de choix durables pour les consommateurs et la mise en place d’une entreprise durable. Lutter contre le changement climatique n’est pas leur seul enjeu — parmi les objectifs de développement durable de l’ONU, en dehors de la lutte contre le changement climatique, les entreprises françaises attribuent une grande importance à la promotion d’une croissance économique durable et inclusive avec un travail décent pour tous (35% d’entre elles) et à la protection et promotion de l’utilisation durable des écosystèmes terrestres (28%).
- Une technologie plus responsable— rendre les technologies elles-mêmes progressivement plus durables, afin de protéger les êtres humains et la planète. Avec l’essor des activités en ligne et des technologies utilisées par les populations, la consommation d’énergie et les émissions de CO2 dues à l’IT explosent. Les entreprises doivent prioriser l’adoption d’infrastructures et de logiciels écoresponsables ; le développement de systèmes fiables, qui intègrent confidentialité, équité, transparence, robustesse et accessibilité et l’établissement de mécanismes de gouvernance adaptés. Même si les entreprises françaises se sont emparées du sujet du numérique responsable, moins de 30% d’entre elles définissent systématiquement une stratégie de développement durable au début du cycle de vie des logiciels. Elles sont environ 21% à établir systématiquement des indicateurs pour mesurer l’impact des solutions technologiques ou des logiciels.
- Une démarche responsable à grande échelle — miser sur la collaboration avec des partenaires de l’écosystème, afin de mettre au point des méthodes de travail et des produits plus durables. Aucune entreprise ne peut relever à elle seule les défis mondiaux que pose le développement durable. Elles doivent dépasser leurs frontières et travailler de concert avec les autres entreprises pour atteindre les objectifs de développement durable des Nations unies (ODD). Plusieurs collectifs rassemblant des entreprises, organisations publiques et académiques se sont également saisis du sujet.
« Pour exploiter pleinement son potentiel, la stratégie du numérique responsable doit être complètement alignée avec la stratégie de développement durable » explique Romain Mouton, président du Cercle de Giverny. « Aujourd’hui, très peu d’entreprises ont pleinement intégré de façon simultanée leur stratégie de technologie responsable, la stratégie générale de l’entreprise et la stratégie de développement durable. La plupart (60 %) sont en train d’intensifier leurs initiatives en matière de technologies durables, et 18 % d’entre elles (contre 3 % au niveau mondial) n’ont pas encore de stratégie. »
Pour avancer sur le sujet, Accenture, en partenariat avec le Cercle de Giverny, propose aux entreprises françaises 6 recommandations stratégiques :
1. Atteindre les objectifs de décarbonation en exploitant les technologies et en réinventant les chaînes d’approvisionnement
De nombreuses entreprises françaises se sont engagées à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2030. Cependant, elles doivent accélérer la cadence. L’exploitation des technologies, notamment l’intelligence artificielle (IA), l’analyse des données, les plateformes numériques et l’Internet des objets (IoT) peuvent y contribuer. La réinvention des chaînes d’approvisionnement et des plateformes pour collecter les données ESG peuvent les aider à atteindre leurs objectifs bien plus rapidement.
2. Adopter de nouvelles pratiques comme le pilotage par des indicateurs carbone et la gestion d’un budget carbone au sein de l’entreprise
Les entreprises devront également adopter de nouvelles pratiques de gestion, soutenues par des normes environnementales, sociales et de gouvernance plus claires et partagées. Elles devront intégrer les indicateurs d’impact carbone dans le pilotage de tous leurs projets internes afin de maîtriser leur budget carbone, et ce en appliquant la même discipline que celle utilisée pour les budgets financiers.
3. Intégrer la performance ESG au sein du cycle de vie des services numériques
La stratégie la plus pertinente pour rendre la technologie elle-même plus durable est de placer l’écoconception au cœur de l’agenda informatique. Au lieu de considérer la performance de l’infrastructure technologique en matière de durabilité comme étant « à ajouter » au cycle de vie du développement, elle doit être directement intégrée à ce cycle. Intégrer les principes de responsabilité à chaque étape peut aider à améliorer l’efficacité énergétique et à rendre les systèmes plus inclusifs.
4. Instituer les bons mécanismes de gouvernance pour briser les silos et accélérer la transformation.
Instituer les bons mécanismes de gouvernance peut aider à briser les silos. Afin d’accélérer les initiatives technologiques responsables et de les intégrer pleinement à la stratégie de développement durable, les responsables informatiques doivent jouer un rôle plus important. Les responsables informatiques sont bien placés pour s’assurer que les initiatives technologiques fassent progresser le programme de développement durable de l’entreprise et que des synergies soient réalisées entre les deux. Avec les bonnes structures de gouvernance, les DSI peuvent faire valoir leur rôle lors de la mise en place des objectifs de développement durable pour être forces de proposition en faveur des objectifs de développement durable de l’entreprise et pour prendre la responsabilité de traiter les impacts environnementaux et sociaux de la technologie elle-même. Les mécanismes d’objectifs et d’incitations sont aussi pertinents pour accélérer la transformation durable que pour l’atteinte d’autres objectifs stratégiques, par exemple financiers ou de qualité.
5. Mettre les ressources en commun et élaborer un plan d’action collectif autour des données ESG
Les entreprises devront mettre leurs ressources en commun et élaborer un plan d’action collectif autour des données ESG. Elles devront par exemple ouvrir plus largement l’accès à ces données en interne et en externe, partager des bonnes pratiques en termes de collecte et d’utilisation, convenir de normes et de spécifications et établir la transparence et la responsabilité. Il s’agit d’exploiter la puissance de l’écosystème, et être conscient des interdépendances entre les organisations, les parties prenantes et la technologie.
6. Renforcer le décloisonnement entre le monde académique, l’administration publique et le monde de l’entreprise
Il apparait nécessaire de renforcer le décloisonnement entre le monde académique, l’administration publique et le monde de l’entreprise en incluant à la fois les universités, les établissements de recherche, les collectivités, les administrations centrales, les PME, les startups et les grandes entreprises. Le partage d’expériences et de savoir-faire entre les différents secteurs aboutissant à la création de solutions communes est une des clefs nécessaires à la convergence entre technologie et développement durable.
Méthodologie de recherche
Cette étude a été menée entre septembre et octobre 2021 via une enquête en ligne. L’échantillon de participants comptait 560 DSI, directeurs des nouvelles technologies et directeurs du développement durable, ainsi que des directeurs ou V.-P. relevant directement de ces derniers. Tous travaillaient dans des entreprises générant un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard USD. L’enquête a été menée dans 12 pays et couvrait 11 secteurs d’activité. L’échantillon des entreprises françaises est composé de 57 DSI, CTO, Directeurs du développement durable et couvre plusieurs secteurs d’activité.
À propos d’Accenture
Accenture est un des leaders mondiaux des services aux entreprises et administrations, avec une expertise de pointe dans les domaines du numérique, du cloud et de la sécurité. Combinant une expérience unique et une expertise spécialisée dans plus de 40 secteurs d’activité, Accenture s’appuie sur le plus grand réseau international de centres de technologie avancée et d’opérations intelligentes pour offrir à ses clients des services Strategy & Consulting, Technology, Operations et Accenture Song. Avec 710,000 employés, Accenture s’engage chaque jour auprès de ses clients dans plus de 120 pays, à réaliser la promesse de la technologie alliée à l’ingéniosité humaine. Accenture s’appuie sur le changement pour générer de la valeur et créer une réussite partagée avec ses clients, ses collaborateurs, ses actionnaires, ses partenaires et ses communautés.
Site Internet : accenture.com/fr
À propos du Cercle de Giverny
Le Cercle de Giverny est un laboratoire d’idées hybride décidé à agir en faveur du déploiement opérationnel de la RSE systémique. Ses travaux sont placés sous le haut patronage du ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.
Le Cercle de Giverny cherche à diffuser une approche systémique de la RSE, afin que cette dernière soit portée au plus haut niveau de décision et qu’elle infuse la stratégie globale de l’entreprise. Le Cercle de Giverny est convaincu que l’échange de bonnes pratiques et la rencontre avec des acteurs venus d’horizons différents permettront aux entreprises de se placer à l’avant-garde de la résolution des défis environnementaux et sociaux à venir. Le Cercle accompagne dirigeants et Comex afin de leur apporter les clés indispensables pour appréhender les enjeux liés à la responsabilité sociétale des entreprises. Ce think & do tank rassemble une centaine d’entreprises et plus de 200 experts incontournables de la RSE issus de l’entreprise, des institutions, des associations, des ONG, de l’enseignement supérieur ou encore des syndicats. Le Cercle a créé le Palmarès Giverny-Le Point qui valorise chaque année 50 leaders engagés de moins de 40 ans qui contribuent à l’accélération de la transformation écologique et sociale de la France.
Temps fort de chaque rentrée économique, ils organisent le Forum de Giverny, 1er rendez-vous annuel de la RSE. A cette occasion, le Cercle dévoile 30 propositions issues des groupes de travail de l’année. Celles-ci permettent d’appréhender de nouvelles ambitions nécessaires pour la RSE et donnent aux parties prenantes des outils et des idées pour accélérer sur un sujet essentiel de notre civilisation.
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