Né il y a déjà plusieurs dizaines d’années, le TEM (Telecom Expense Management) connait un succès croissant auprès des entreprises et des structures publiques qui ont investi des ressources importantes pour mieux piloter leurs flottes de téléphonie (fixe et mobile) et leurs coûts. Mais comment expliquer un tel engouement ? La réponse est simple, le TEM a su accompagner les évolutions technologiques et s’adapter aux nouveaux usages.
Globalement, le TEM a fortement évolué en fonction du changement des modèles commerciaux pratiqués par les acteurs du marché des télécom. Pour la mobilité par exemple, l’analyse des factures est devenue plus simple. En effet, la généralisation des forfaits illimités en France comme à l’international, les SMS illimités, etc., ne nécessitent plus d’effectuer des analyses fines des communications réalisées par les collaborateurs. D’autres modes de communication deviennent plus complexes, comme la gestion des ressources réseaux avec le développement du SDWAN et la multiplication des fournisseurs.
La question du suivi des équipements se pose aussi. En effet, compte tenu de la valeur moyenne des terminaux (entre 800 et 1 500 euros), et de leur accès aux informations sensibles de l’entreprise, leur pilotage devient de plus en plus critique. La valeur s’est donc déplacée vers les équipements et le TEM joue un rôle clé. Le TEM s’oriente de plus en plus vers des nouvelles fonctions de commande et de gestion d’inventaire.
Prendre en compte les nouveaux usages émergents
Comme nous l’avons vu, le Telecom Expense Management évolue vers le Technologie Expense Management. Il s’agit de piloter les coûts de son parc numérique et plus globalement, de son Digital Workspace, c’est à dire, d’une part l’environnement mobile complet du collaborateur (smartphone, abonnement, laptop, logiciels, UCaaS, accessoires…) et d’autre part les ressources cloud et WAN de l’entreprise. Cette tendance s’est notamment accélérée avec la crise sanitaire, dans la mesure où les entreprises ont dû équiper à la hâte leurs collaborateurs à domicile, pour qu’ils puissent travailler efficacement. Il convient donc maintenant de gérer cette nouvelle situation. Le TEM a su évoluer dans ce sens pour donner accès à des outils d’analyse de pointe beaucoup plus complets.
Le développement massif de l’IOT dans de très nombreuses industries appelle aussi les éditeurs de TEM à mettre en place de nouvelles fonctionnalités pour assurer le traitement de ces usages spécifiques.
Avancer vers un pilotage centralisé
Globalement, le TEM doit permettre de réconcilier les commandes, l’inventaire et les dépenses, de manière unifiée. Il faut également qu’il soit ouvert vers l’extérieur grâce à des APIs publiques et des interconnexions spécifiques. En proposant cette ouverture, il est possible d’intégrer des données à valeur ajoutée pour un meilleur pilotage : RH, ITSM, Finance, etc.
Tous ces changements font évoluer favorablement le TEM et le positionne non pas comme un simple outil de suivi, mais comme une réelle solution de gestion et de gouvernance.
Par Christian COR, CEO de Saaswedo