Le SCFP 104, le syndicat qui représente les opérateurs de télécommunications et les analystes préposés à l’écoute de la GRC, demande à la GRC de revoir sa procédure d’évaluation de la santé de ses employés, car elle empiète déraisonnablement sur leur vie privée.
L’an dernier, la GRC et le Conseil du Trésor ont créé un nouveau processus d’évaluation qui oblige les employés à divulguer des informations très personnelles dans des domaines sans lien avec le travail. Le syndicat estime que ce processus est devenu une « enquête exploratoire » sans critères clairs pour déterminer l’aptitude au travail. « Ce processus va bien au-delà de ce qui est nécessaire et viole le droit à la vie privée de nos membres », a déclaré la présidente du SCFP 104, Kathleen Hippern.
Pour aggraver le problème, avec ce nouveau processus, un formulaire d’auto-évaluation inefficace vient remplacer les évaluations psychologiques réalisées en personne par un psychologue agréé. Ce changement nuit au soutien à la santé mentale – une préoccupation majeure pour les membres du SCFP 104 – et met encore plus à l’épreuve un personnel déjà très éprouvé. Nos membres souffrent et ont besoin d’un soutien adéquat en santé mentale : il est inadmissible que la GRC leur fasse subir cela intentionnellement.
Malgré une année d’efforts pour résoudre le problème, le SCFP 104 a dû porter un grief de principe devant la Commission des relations de travail et de l’emploi dans la fonction publique fédérale, mais la résolution du dossier pourrait prendre des années. Entre-temps, la crise du recrutement et de rétention des employés continue de s’aggraver.
« Cette situation est à la fois humiliante et inutile, a déploré Mme Hippern. Elle vient aggraver notre crise du personnel et créer des lacunes dans les services, qui affectent directement la sécurité de la population ».
Contrairement à d’autres services de police effectuant un travail similaire au Canada, les membres du SCFP 104 doivent subir des évaluations invasives, ce qui constitue un précédent troublant. L’employeur n’a pas démontré que ces mesures sont nécessaires, raisonnables ou justifiées.
Le SCFP 104 déplore l’absence de consultation concernant ces changements, qui constitue une violation de l’article 20 de la convention collective. « L’employeur est tenu de consulter le syndicat avant de mettre en œuvre de nouvelles mesures, mais ça n’a pas été le cas ici, a souligné M. Hippern. Si cette politique n’est pas remise en cause, elle crée un dangereux précédent pour les autres employés du gouvernement. »
Le SCFP 104 représente près de 1 000 agents de communication de la sécurité publique de la GRC, y compris des opérateurs de télécommunications et des analystes préposés à l’écoute, qui travaillent dans des conditions difficiles pour assurer la sécurité du public.
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