Une CMDB (Configuration Management Database) est avant tout un socle qui doit faciliter les services rendus aux utilisateurs des infrastructures IT – les métiers dans une entreprise, les clients d’un centre de services d’une ESN ou d’un hébergeur. Or, l’information qui a le plus de valeur se trouve autant dans la tête des gens que dans la salle système. C’est par exemple – et simplement – le numéro de téléphone ou la personne à prévenir quand une machine est en panne…
La CMDB doit donc pouvoir être enrichie en continu de tous les types d’objets matériels ou immatériels imaginables – applications, process, contrats, SLAs, contacts, etc. – pourvu qu’ils soient pertinents pour construire des services. Les relations entre ces objets, les flux d’information peuvent aussi être finement modélisés, au-delà des classiques « dépend de » et « est utilisé par ».
Cette qualité de donnée de la CMDB doit être tangible pour les utilisateurs via des visualisations. Ainsi, des graphes d’analyse d’impact mettent en image les relations entre objets pour indiquer, par exemple, quels vont être les métiers, les applications, les contrats impactés par la maintenance d’un serveur. Et d’agir en conséquence.
Science-fiction devenue réalité
La CMDB de nouvelle génération dispose bien sûr de modèles de données prédéfinis et de fiches formulaire pour couvrir « les grands classiques » de l’IT : ordinateurs de bureau, périphériques, imprimantes, baies de stockage, matériel réseau, virtualisation… Là encore, elle offre des possibilités de variation, pour s’adapter aux besoins de chacun : en matière de virtualisation ou de cloud, les périmètres varient d’une entreprise à l’autre.
La meilleure illustration de l’adaptabilité d’une CMDB innovante restesa capacité à suivre les évolutions technologiques. Au fil du temps, les modèles de la CMDB se sont enrichis « d’objets informatiques » pour gérer le cloud, la virtualisation, la conteneurisation. Avec l’émergence de ces concepts, qui relevaient de la science-fiction il y a quelques années, le côté gestion d’asset/inventaire a perdu définitivement son sens. Cela se confirme : on ne peut plus remplir une CMDB avec un lecteur de code à barres.
Passer de statique à élastique
Conséquence directe de ces évolutions : la CMDB stocke de plus en plus d’objets dynamiques, variant en temps réel, et de moins en moins d’objets statiques. Là encore, l’ouverture joue un rôle majeur, et particulièrement ici, la connectivité. Il faut rendre la CMDB plus dynamique, plus élastique, en l’interfaçant via des connecteurs et des APIs aux grands fournisseurs de Cloud et d’applications SaaS. Grâce à ces connecteurs, la CMDB reste synchronisée en temps réel avec des « éléments d’infrastructures » disséminés chez divers prestataires. Ce qui permet de maintenir à jour de façon automatique, une image fidèle du système d’information : capacités et performances des infrastructures externalisées, métriques d’utilisation d’une application métier en SaaS…
Nouveaux champs d’application
Ces évolutions font émerger de nouveaux champs d’application : forte de cette connectivité, la CMDB rassemble en un point central non seulement les moyens gérés par l’IT, mais aussi tout ce qui a pu être initié par les métiers. Un anodin site internet à 29 €/mois souscrit par un commercial a très bien pu devenir au fil du temps un maillon critique du e-commerce de l’entreprise. Avoir une vue centralisée, récupérer des données le concernant permettra de le traiter à sa juste importance. La CMDB peut ainsi faire le lien entre l’IT et les métiers, en documentant des applications, des flux de données entre applications ou encore l’utilisation effective des infrastructures.
Autre application, beaucoup plus prospective, la connectivité d’une CMDB pourra être exploitée pour gérer des équipements IoT. Outre sa capacité d’inventaire automatisé, la CMDB contribuera à associer ces capteurs intelligents aux divers applicatifs qu’ils embarqueront et à leurs versions.
La CMDB de nouvelle génération doit pouvoir répondre à ces multiples besoins de gestion d’infrastructures et pour s’adapter à des évolutions technologiques majeures être en capacité d’intégrer des informations métiers pour apporter un maximum de valeur aux utilisateurs.
Par Denis Flaven, Directeur iTop SaaS chez Combodo – ITSM Open Source Solutions