Pressions sur Greenpeace : EDF condamné pour espionnage informatique
Visée par une plainte de l’association écologique militante, la compagnie d’électricité est condamnée à une forte amende pour « complicité d’espionnage ». Ses méthodes de veille ont tourné au piratage d’ordinateur.
Cela avance rapidement dans l’affaire d’espionnage informatique qui oppose EDF à Greenpeace.
Le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) vient d’infliger une amende de 1,5 million d’euros à la compagnie d’électricité en qualité de personne morale.
Griefs retenus : complicité d’espionnage et de recel de documents confidentiels.
Le groupe EDF n’a pas précisé s’il comptait ou non faire appel de cette décision.
EDF est accusé d’avoir commandité le piratage de l’ordinateur de Yannick Jadot en 2006.
A cette époque, il était responsable des opérations de Greenpeace en France.
Cette organisation militante pour l’écologie avait notamment mené des opérations « coup de poing » pour dénoncer la construction du réacteur nucléaire EPR à Flamanville (Manche).
Désormais, Yannick Jadot participe activement à la campagne présidentielle d’Eva Joly (candidate Europe Écologie Les Verts).
EDF soutient qu’elle souhaitait juste une « veille » sur les agissements de Greenpeace susceptibles de nuire à ses intérêts.
Mais, la justice a considéré que cela a tourné davantage à l’espionnage.
Le tribunal de Nanterre a également condamné deux anciens responsables de la sécurité d’EDF à trois ans de prison (dont trente mois avec sursis) et trois ans de prison (dont deux avec sursis). L’un deux se voit infligé une amende de 10 000 euros.
Avec la compagnie d’électricité, ils devront verser 500 000 euros de dommages et intérêts à Greenpeace.
Deux responsables de la société Kargus Consultant à l’époque des faits (spécialisée en « intelligence économique » et mandatée à l’époque par EDF) sont également condamnés à trois ans de prison dont deux avec sursis, assortis d’une amende de 4000 euros.
Le rôle du pirate informatique Alain Quiros est aussi intriguant.
Il était jugé pour le cas du piratage mené du côté d’EDF mais aussi dans le cadre du dossier Floyd Landis.
Le coureur cycliste américain, vainqueur déchu du Tour de France 2006, et son entraîneur Arnie Baker ont recouru aux services de ce pirate à l’encontre du laboratoire national de dépistage du dopage.
La justice a démontré qu’ils ont utilisé des documents piratés du LNDD afin de contester les résultats concluant à un dopage, selon LeMonde.fr.
Floyd Landis et Arnie Baker ont été condamnés à un an de prison avec sursis.
Quant au hacker Alain Quiros impliqué dans les deux cas (EDF -cyclisme), il écope d’une peine globale de deux ans de prison dont dix-huit mois avec sursis.
Il devra aussi verser une amende de 4000 euros.