Les opérations de surveillance massive réalisées par la NSA dans le cadre du programme de cyber-espionnage PRISM pourraient avoir de lourdes retombées financières sur l’industrie IT américaine.
Quand bien même l’administration Obama use de diplomatie pour tenter d’affirmer la pertinence d’une réforme annoncée en janvier, c’est bien « l’urgence économique » qui fait consensus parmi les dirigeants des grands groupes high-tech. Accusés de collaborer avec les services de renseignement en offrant notamment un accès direct aux données via des portes dérobées (« backdoors »), les Cisco, Microsoft, IBM, HP, Google et autre grands noms des technologies ont de quoi s’inquiéter.
Le plus « favorable » des scénarios est dressé par l’ITIF (« The Information Technology and Innovation Foundation »), groupe de réflexion qui fédère de grandes figures politiques, mais aussi des personnalités issues de société comme Apple, Intel ou encore Oracle. Il est question de pertes atteignant 35 milliards de dollars d’ici 2016. A cette échéance, la part de marché cloud réalisée par ces entreprises hors des États-Unis avoisinerait les 65%… contre 80% en 2014.
L’industrie américaine maintiendrait sa domination mondiale, mais perdrait jusqu’à 20 points de parts de marché à l’international au cours des deux prochaines années. Une conjoncture favorable aux sociétés étrangères qui surfent sur la vague de la « souveraineté numérique ». C’est le cas, en France, avec Cloudwatt et Numergy. Forrester Research émet des prévisions autrement pessimistes : 180 milliards de dollars de manque à gagner, c’est-à-dire 25% des revenus globaux de l’industrie, avec un détournement massif des clients – étrangers et américains – sur les solutions d’hébergement Web et d’infogérance.
« L’effet PRISM » se fait déjà ressentir. Cisco remarque une certaine hésitation face à ses offres sur le marchés émergents, tout particulièrement en Chine. Microsoft a pour sa part perdu la confiance du gouvernement brésilien. IBM a dû investir 1,2 milliard de dollars dans la construction de 15 nouveaux centres hors des frontières américaines pour y relocaliser les données de ses clients étrangers.
Autant d’éléments mentionnés par la délégation de personnalités Internet reçue ce vendredi 21 mars à la Maison Blanche. Eric Schmidt (président de Google), Mark Zuckerberg (CEO de Facebook), Reed Hastings (CEO de Netflix), Aaron Levie (CEO de Box), Drew Houston (CEO de Dropbox) et Alexander Karp (Palantir Technologies) ont rappelé le probable impact négatif de l’affaire NSA sur leurs résultats financiers à moyen terme. Mais il reste difficile de déterminer avec précision l’ampleur du préjudice : comme le note Silicon.fr, d’importants contrats pluriannuels ont été conclus entre les groupes IT et leurs clients avant les révélations de l’ex-consultant – et lanceur d’alertes – Edward Snowden.
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