Processeurs AMD : les premières productions de la Fab 36 sont livrées

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Elles s’accompagneront d’un nouveau socket et de l’introduction des technologies de virtualisation.

Le 4 avril, AMD a annoncé les premières livraisons de ses processeurs 64 bits produits au sein de sa nouvelle unité de fabrication, la Fab 36 à Dresde en Allemagne, et inaugurée en octobre 2005 (voir édition du 17 octobre 2005). Celle-ci se distingue de la Fab 30 (qu’elle jouxte) par son procédé de fabrication sur galettes (wafer) de silicium de 300 millimètres de diamètre au lieu de 200 mm précédemment. Une surface supplémentaire (d’environ 133 %) qui optimise les rendements (AMD produit plus de puces pour un même cycle de fabrication). Un procédé qu’Intel a franchi avec la deuxième génération de son Pentium 4 en… mai 2002.

L’objectif d’AMD est clair : doubler sa capacité de production d’ici 2008. Le passage de l’actuelle gravure en 90 nanomètres au 65 nm devrait y contribuer (à condition que la taille des puces n’augmentent pas considérablement ce qui est peu probable).

Dès sa conception, la Fab 36 a été pensée pour favoriser l’évolution des technologies de gravure là où il faut d’habitude construire une nouvelle unité de production. AMD annonce d’ailleurs avoir déjà fabriqué, au sein de la Fab 36, « une quantité importante de circuits de test en technologie de gravure de 65 nm ». L’entrée en production du 65 nm est prévue d’ici la fin de l’année pour un basculement des chaînes de fabrication attendu en 2007. Intel devrait alors être sur le point d’aborder le 45 nm.

De plus, AMD s’appuiera sur son procédé de fabrication automatisée de haute précision (APM), qui permet d’analyser en permanence « les données fournies par les circuits de test et apporter des améliorations continues ». Ce procédé, breveté par AMD, réduit notamment les ratages. Entre début 2004 et fin 2005, APM aurait permis d’augmenter la capacité de production de sa Fab 30 de 80 % selon le fondeur. « Initialement conçue pour un volume de production mensuel de 20 000 tranches maximum, cette usine produit aujourd’hui environ 30 000 tranches par mois grâce aux améliorations continues », souligne le fondeur de puces.

Pacifica arrive

De cette nouvelle usine sortiront les nouvelles puces 64 bits. Notamment un Opteron simple coeur qui devrait atteindre la fréquence de 3 GHz contre 2,8 GHz pour l’Opteron 154. A l’heure de la généralisation des processeurs double coeur, la future puce (qui devrait logiquement être estampillée Opteron 156) semble relever du non sens.

AMD pourrait livrer là son dernier Opteron simple coeur afin d’améliorer les performances des machines qui n’ont pas encore franchi le pas du double coeur. A moins que la barre des 3 GHz ne soit qu’une question de démonstration technologique (ou de fierté) pour le fondeur de Sunnyvale.

Les prochaines avancées technologiques sont également attendues du côté du socket. Il ne fait plus mystère qu’AMD devrait faire évoluer son slot processeur afin de bénéficier d’un nouveau contrôleur de mémoire vive (lequel, rappelons-le, est intégré au processeur). Baptisé AM2, celui-ci supportera la DDR2 qui permettra au processeur de travailler avec de la mémoire cadencée à 667 MHz (DDR-667) et 800 MHz (DDR-800) contre 400 et 533 MHz actuellement.

C’est ce gain de puissance supplémentaire, notamment en bande passante mémoire, qui permettra à AMD de déployer Pacifica, sa technologie de virtualisation, au sein de ses processeurs. Le fondeur a profité du Linux World de Boston (du 3 au 6 avril) pour effectuer quelques démonstrations. Notamment en s’appuyant sur un système Microsoft Virtual Server pour exécuter du Windows et du Linux en parallèle. Mais en passant au socket AM2, AMD sacrifie la compatibilité des nouvelles configurations avec les processeurs sur socket 939 (Opteron, Athlon 64, X2). Et ouvre une nouvelle ère de compétition face à son concurrent Intel.