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Processeurs pour systèmes embarqués : Cortus lève 2,5 millions d’euros auprès d’A Plus Finance

La France n’a pas d’expertise dans le domaine des processeurs. Vraiment ? De nature discrète, Cortus SAS, fournisseur de solutions de design et d’architecture pour microprocesseurs, a levé 2,5 millions d’euros à la mi-2013 (en trois mois) auprès d’A Plus Finance. Une première pour cette société basée à Montpellier dont la création remonte à 2008. Les deux dirigeants – Michael Chapman et Duc Nguyen-Huu – conservent la majorité du capital après ce round de financement.

Ce tour de table permet à Cortus de se doter des moyens nécessaires pour accélérer sa R&D et renforcer son pôle commercial avec notamment l’ouverture de deux nouvelles filiales dans la Silicon Valley et en Corée du Sud.

Objectif : conquérir des marchés régionaux qui intéressent Cortus (Etats-Unis, Chine, Japon, Taïwan…) et intégrer ses puces dans des appareils ou applications diverses (automobile, imagerie, contrôleurs M2M, microcontrôleurs sécurisés, capteurs, cartes SIM, smart metering…). Sans oublier la locomotive dans le secteur télécoms : l’ingénierie processeur pour décupler la puissance des smartphones et des tablettes.

Affinons le positionnement technologique de Cortus : spécialiste des puces pour systèmes embarqués (cartes SIM, composants automobile, smartphones, Internet des objets…), la société s’est concentrée dans le design des processeurs 32 bits de faible puissance. C’est la seule société affichant ce profil en France, assure Duc Nguyen-Huu, qui occupe les fonctions de Directeur général chez Cortus.

Le poucet Cortus face au mastodonte ARM

Ce segment spécifique permet de se distinguer du mastodonte du secteur : ARM d’origine britannique. « Face à ARM, Cortus est un challenger avec une offre distinctive. Nous visons un segment spécifique de remplacement de marché qui consiste à complètement substituer les puces 8 bits par des modèles 32 bits de même taille mais plus puissants. »

La propriété intellectuelle inhérente à la R&D constitue la pièce maîtresse. Le business model est simple : il est fondé sur les royalties versés par les clients de Cortus. Un bouquet d’une trentaine de firmes high-tech comme Schneider, Broadcom, Microsemi, Morpho ou Samsung composent sa clientèle. Plus de 90% du business est réalisé à l’international.

« Nous fournissons de la propriété intellectuelle à nos clients pour le développement de chips ou micro-processeurs », explique le dirigeant de Cortus. « Nous ne fabriquons pas directement les puces mais nous les optimisons pour le compte de nos clients afin d’atteindre une meilleure performance et toujours à basse consommation. »

Quelle est la profondeur du portefeuille de brevets déposés ? Officiellement un. Mais il y a en a plus. Tout comme le nombre de produits : six mais cela va au-delà. Pour des raisons concurrentielles, Duc Nguyen-Huu préfère entretenir une certaine discrétion sur ces pans stratégiques pour le business.
La société est principalement composée d’ingénieurs (23 sur 28 personnes) mais l’équipe commerciale va s’étoffer avec une phase de recrutement qui devrait amener l’effectif global à une quarantaine de collaborateurs d’ici la fin de l’année.

La société ne communique pas son chiffre d’affaires. Depuis la création de Cortus, le développement R&D a nécessité un investissement global de 800 000 euros.

Cortus : une gamme de processeurs 32 bits qui s’étend
Cortus exploite une gamme de processeurs 32 bits ancrés dans la génération baptisée « deeply embedded processor » : petite taille, moindre consommation d’énergie, fonctions dédiées et « prix réduit ». Dans sa présentation technique, il est précisé que la société conçoit des systèmes sur une puce (SoC) qui s’appuie sur une architecture RISC « moderne et optimisée » pour la nouvelle vague d’applications intelligentes comme l’Internet des objets. La famille de processeurs Cortus comprend des modèles d’entrée de gamme (FPS1), milieu de gamme (APS5) et bientôt au-delà…Même si STMicroelectronics‎ développe une expertise technologique similaire, les fournisseurs indépendants de coeurs de processeurs indépendants sont rares en France (donc précieux). Ce qui devrait davantage attirer l’attention de Bpifrance et d’Arnaud Montebourg, Ministre de l’Economie, du Redressement productif et du Numérique. Dans la bataille mondiale des processeurs pour systèmes embarqués et au nom de la souveraineté numérique, il vaut mieux fédérer les forces dans l’innovation.

Quiz : Armé pour choisir le bon processeur ?

Credit photo: Shutterstock.com –  Copyright: Thep Urai

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