Mi-janvier 2015, Google annonçait que le test pilote de son smartphone modulaire issu du projet Ara commencerait en 2015 à Porto Rico (au statut d’État associé aux États-Unis). Ce ne sera finalement pas le cas, Google le repoussant à 2016 ailleurs aux Etats-Unis, précise le site Re/Code.
Avec une population se connectant aux trois quarts à Internet via un terminal mobile, Porto Rico semblait pourtant tout indiqué comme terrain d’expérimentation d’un nouveau smartphone.
La firme de Mountain View avait même pris le soin de sélectionner deux opérateurs mobiles locaux (OpenMobile et Claro) pour le volet commercialisation de ses premiers smartphones modulaires. La feuille de route fixait bien 2015 comme année du début de ce test pilote, sans toutefois plus de précision dans le calendrier.
Le projet semblait également bien avancé avec des conférences développeurs et le second prototype plus avancé baptisé Spiral 2 du téléphone modulaire, une mouture capable d’accueillir aussi bien un SoC (System on Chip) Tegra K1 qu’un Marvell PXA1928 (CPU 64 bits à 4 coeurs Cortex-A53).
Rappelons que le projet Ara, tout comme le projet Tango, est chapeauté par la division ATAP (Advanced Technology and Project), sous la houlette de Regina Dugan (en charge d’ATAP) et de Paul Ermenko (à la tête du projet).
Il puise son origine dans un concept baptisé Phonebloks (en hollandais) et imaginé par Dave Hakkens, un Néerlandais de 25 ans. Sa vidéo publiée sur YouTube avait fait un tel buzz que Motorola Mobility, alors filiale de Google, s’était emparé de l’idée pour lancer le projet Ara.
Ce dernier a été conservé par Google alors que Lenovo faisait l’acquisition de Motorola Mobility en janvier 2014 pour 2,91 milliards de dollars.
La philosophie soutenue par le projet Ara est d’associer des modules sur une base afin d’assembler un smartphone. Un produit qui ne demande qu’à être désassemblé par petites touches, ou plutôt modules, pour changer tantôt le stockage, tantôt le module photo…
Le téléphone modulaire est né et s’apparente largement au Personal Computer (PC), dont le principe consiste à le faire évoluer par des changements de cartes ou de composants.
Ara peut être qualifié de projet disruptif, tant il promet de bouleverser le marché de la mobilité, avec le potentiel d’entrainer dans son sillage de nombreux secteurs et acteurs.
Il porte en lui un incroyable potentiel de personnalisation, le premier pas dans ce sens ayant été le site Moto Maker (outil de personnalisation en ligne très poussé) associé au Moto X.
De quoi bouleverser le cycle actuel de changement des smartphones, qui est de une à deux années, en faisant évoluer son smartphone par petites touches. Un véritable frein à l’obsolescence, en somme.
Reste qu’un projet aussi disruptif est soumis à des phases de développement et de validation importantes, préambule à toute commercialisation, fût-elle objet d’un test pilote.
Crédit photo : Google
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