Une population estimée à 250 millions d’habitants, dont les deux tiers non connectés à Internet ; un territoire morcelé en plus de 10 000 îles et d’une superficie proche des 2 millions de km² : l’Indonésie est un terrain d’expérimentation idéal pour le projet Loon de Google.
À travers la holding Alphabet sous le contrôle de laquelle elle évolue désormais, la multinationale s’est associée à trois opérateurs mobiles sur place (Indosat, Telkomsel, XL Axiata) pour lancer, début 2016, un test « grandeur nature » à l’échelle nationale.
Comme au Chili, en Argentine ou encore au Sri Lanka, des ballons atmosphériques seront déployés pour élargir la couverture réseau. Alimentés intégralement à l’énergie solaire, ils sont conçus pour être opérationnels entre 18 et 27 km au-dessus du sol, où aucun aéronef ne peut en théorie gêner leur course.
Cette altitude, les équipes de Google peuvent la moduler via une pompe à air. Ce qui permet de s’adapter aux conditions météorologiques tout en saisissant des vents particuliers pour mieux diriger les ballons.
A mesure que ce réseau s’étendra, sa gestion sera assurée par un nombre croissant de supercalculateurs exécutant des algorithmes complexes spécialement conçus pour le projet, à partir de nombreux modèles prédictifs.
Dans l’ensemble des pays d’exploitation du projet Loon, les lancements sont coordonnés avec les autorités de contrôle du trafic aérien. Un GPS permet le suivi continu des ballons, conçus pour « tenir plus de 100 jours dans la stratosphère » et dotés d’un parachute destiné à ralentir leur descente pour permettre leur recyclage une fois au sol.
Quelle quantité d’équipements faudra-t-il déployer en Indonésie ? Google n’avance pas de chiffres, mais assure que ses ballons peuvent être espacés de plus de 100 km les uns des autres, tout en offrant un débit de 10 Mbit/s en réception (sous la forme d’un réseau Wi-Fi, pour l’utilisateur final).
Né en 2011 dans les laboratoires Google X (et toujours hébergé en leur sein malgré la restructuration sous le prisme d’Alphabet), le projet Loon avait fait l’objet d’une première expérimentation à la mi-2013 avec l’envoi d’une trentaine de ballons depuis la Nouvelle-Zélande. Un premier cas pratique avait suivi au Brésil pour connecter une école.
Dans tous les cas, Google préfère s’associer avec des opérateurs d’infrastructures plutôt que d’exploiter des fréquences libres sur le spectre hertzien.
Crédit photo : MattiaATH – Shutterstock.com
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