Google testerait la transmission de données avec des porteuses « millimétriques » (5G) à l’aide de drones solaires dans le désert du Nouveau-Mexique. Nom de code: projet SkyBender.
Couvrir les territoires les plus reculés en connexions Internet partout dans le monde est un doux rêve que caressent les géants de la sphère IT. Le holding Alphabet (maison-mère de Google) s’y attelle, notamment dans un cadre d’expérimentation réalisée au Nouveau-Mexique, selon The Guardian.
Google mènerait en effet des essais afin de mettre au point une technologie radio basée sur les ondes millimétriques. On parle d’expérimentations 5G (pour « cinquième génération »), une technologie potentiellement 40 fois plus rapide que la 4G pour transmettre des données.
En mai 2014, le crash d’un drone attestait déjà d’essais au Nouveau-Mexique.
Le hangar de Virgin Galactic sur l’aéroport Spaceport America abriterait le projet SkyBender.
Google consentirait à payer 1000 dollars par jour à Virgin Galactic pour utiliser son installation et aurait dépensé 300 000 dollars pour bâtir une infrastructure au sol permettant de tester la 5G.
La firme Internet, dirigée par Sundar Pichai, aurait développé plusieurs prototypes de transmetteurs (émetteur / récepteur) 5G que la société testerait actuellement avec des drones solaires et des avions.
A l’aide de porteuses à très hautes fréquences (de plusieurs dizaines de gigahertz ou GHz), on peut transmettre d’importantes quantités de données par seconde.
« L’énorme avantage des ondes millimétriques est d’offrir un accès à de nouvelles fréquences car le spectre existant des téléphones portables est congestionné. Il est complet et il n’y a nulle part où aller », estime Jacques Rudell, un professeur de génie électrique à l’Université de Washington à Seattle et spécialiste dans cette technologie.
En contrepartie, ces porteuses à petite longueur d’onde ont une portée beaucoup plus faible que les signaux des téléphones cellulaires. Emise à 28 GHz, la fréquence qu’exploiterait Google au Spaceport America, l’onde est complètement atténuée dès le dixième de la portée d’un signal 4G.
C’est la raison pour laquelle, Google a besoin de focaliser les transmissions 5G. Le principe baptisé « beamforming » (ou filtrage spatial) serait donc actuellement l’objet central des tests de Google avec ses drones d’une envergure de 50 mètres.
Ces derniers sont développés par la division Titan créée après l’acquisition de la start-up Titan Aerospace basée au Nouveau-Mexique en 2014.
Le projet SkyBender serait intégré dans la division Google Access, qui chapeaute également Project Loon, un projet ambitieux visant à étendre l’accès Internet dans le monde en utilisant des ballons évoluant dans la stratosphère.
Google n’est pas le seul à parier sur la 5G pour fournir des données à très haut débit. La start-up Starry table aussi sur la 5G exploitée avec des techniques de beamforming pour fournir internet au sol avec des stations de base qui auraient une portée de deux kilomètres.
L’alliance NGMN (Next Generation Mobile Networks) regroupe, elle, des groupes industriels afin de définir le standard 5G pour la mobilité avec l’objectif de le rendre concret dès 2020.
(Crédit photo : Ivan Cholakov, Shuttershock.com)
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