Jamais les portails n’auront porté une telle attention à la question de l’exploitation des données personnelles. Peut-être un peu grâce à la pression de la Commission européenne qui souhaite avoir des éclaircissements sur les pratiques des moteurs dans ce domaine.
Le 22 juillet, Microsoft a exposé sa position en la matière en annonçant un renforcement du principe de protection de la vie privée. Peter Cullen, qui occupe le poste de responsable en charge des questions stratégiques liées à la vie privée (chief privacy strategist) chez Microsoft, a indiqué que les données liées aux requêtes de recherche « passeront sous l’anonymat » après une période de 18 mois. Cette technique consiste à retirer plusieurs éléments de la base d’analyses des données de Microsoft : cookies*, l’entière adresse IP et d’autres termes d’identification liées à la recherche en ligne.
Sauf mauvaise surprise, une fois la période de 18 mois passée, Microsoft s’engagerait donc à ne plus exploiter les données recueillies dans le cadre de ses activités d’approfondissement de la personnalisation des recherches et d’analyses comportementales des internautes. Le diable est toujours dans les détails des cadres fixés : ainsi, Microsoft pourra poursuivre l’exploitation de ces données au-delà des 18 mois s’il reçoit le consentement explicite de l’utilisateur.
Microsoft multiplie les signes de bonne volonté
La question de la vie privée a toujours été un terrain glissant pour Microsoft, souvent perçu comme un Big Brother de l’ère numérique. Mais l’éditeur assure qu’il proposera à l’internaute davantage d’outils de contrôle portant sur l’exploitation des données personnelles en vue de personnaliser ses recherches en ligne.
Microsoft multiplie les initiatives pour prouver sa bonne foi. A minima, il affiche sa ligne de conduite sur l’exploitation des données personnelles sur chaque service Internet (Online Privacy Statement). Par exemple, sur MSN.fr, il est possible de consulter » l’Accord de confidentialité de MSN et de Windows Live ». Il s’engage également à limiter le recoupement des données personnelles avec les requêtes moteur générées en montant des dispositifs de stockages des données distincts et étanches.
Sur le front de la publicité en ligne (et sa tentation de personnaliser les bannières en fonction de l’utilisateur devant son écran), Microsoft assure là aussi qu’il s’alignera sur les principes qui seront édictés par la Network Advertising Inititiave (NAI) réunissant des acteurs « e-pub » et « e-marketing ». On y retrouve des fournisseurs influents de solutions publicitaires comme DoubleClick, 27/7 Real Media ou Advertising.com.
Microsoft va-t-il le groupe fédérateur dans la protection de la vie privée ? C’est aller un peu vite en besogne. Néanmoins, le groupe de Steve Ballmer vient de signer une déclaration conjointe avec Ask.com (groupe IAC), sur ce thème. Les deux moteurs appellent leurs homologues à ouvrir « un dialogue actif » afin d’établir une position commune sur les problématiques de l’exploitation des données personnelles. Un point sur l’impact de cette proposition se déroulera à la rentrée.
Ask.com, dont la directrice France a été récemment interviewée par Vnunet, vient d’ailleurs de lancer un outil de contrôle permettant à l’utilisateur de mieux gérer les éléments de vie privée en lien avec ses recherches sur Internet (AskEraser). Il devrait arriver en Europe l’année prochaine.
Google reste sous les feux des projecteurs
Le mois dernier, Google avait eu l’occasion de préciser son approche de la protection des données personnelles, sur fond d’enquête menée par la Commission européenne sur ce thème si sensible. Ainsi, l’échéance « d’anonymisation » des logs de connexion serveurs est ramenée à 18 mois pour tous les utilisateurs internationaux. Le moteur numéro un mondial a également annoncé que la durée de vie des cookies sera limitée à 24 mois.
Mais des nuances, exprimées par Peter Fleischer (le monsieur « Protection de la vie privée » chez Google), laissent à penser que le débat reste brûlant. Notamment sur la différence entre la notion de protection des données et celle de rétention des données. Entre éthique et business, les moteurs doivent encore trouver leur voie.
13 mois chez Yahoo : qui dit mieux ? |
Dans ce débat, il reste finalement un acteur qui était resté discret jusqu’ici : Yahoo. Le groupe Internet vient de rendre sa position officielle : les données liées aux requêtes sur le moteur passeront sous l’anonymat après une période de treize mois. Pourquoi cette échéance raccourcie par rapport à ses concurrents ? « On essaie de la réduire au maximum. Cela correspond à une certaine saisonnalité dans les recherches : douze mois de collecte et un mois pour analyser les données », explique un porte-parole de Yahoo France. Auparavant, Jim Cullinan, porte-parole US, avait exprimé la position du groupe Internet au niveau mondial dans les colonnes du New York Times. Au sein de Yahoo Group, il existe un comité en charge de gérer ses problématiques de protection de vie privée baptisée Data Governance Team qui regroupe des membres des départements juridiques, marketing mais aussi des représentants des utilisateurs de Yahoo Search. |
* Les cookies sont de petits fichiers textes stockés par le navigateur Web sur le disque dur du visiteur d’un site Web et qui servent à enregistrer des informations sur le visiteur ou encore sur son parcours dans le site (source : Wikipedia)
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