Protection des mails : l’américain Proofpoint débarque en France
La société, qui vend des solutions de protection des messageries électroniques des entreprises, vient de nommer un directeur Europe du Sud.
Eric Hahn est un nom qui vous dit quelque chose ? Normal, c’est un des anciens CTO (Chief Technology Officer, directeurs de la technologie) de Netscape. Riche des millions de dollars qu’il avait accumulés chez Netscape, il a ensuite fondé plusieurs entreprises, dont Proofpoint en 2002.
Basée à Sunnyvale, dans la Silicon Valley, au sud de San Francisco, cette firme, qui emploie près de 170 salariés, s’est fait un nom dans la protection des messageries électroniques des grands comptes. Ses solutions prennent en charge aussi bien les mails entrant (lutte conte les pourriels, les virus, l’hameçonnage… ) ou sortant (prévention des pertes de données confidentielles, cryptage des messages… ).
Proofpoint compterait au total 2000 clients aux Etats-Unis (dont Princeton University, T Mobile, Hitachi Data Systems, Wells Fargo, Burlington… ). Ses solutions sont disponibles sous forme de matériels, d’appliances virtuelles, de logiciels et de services hébergés.
En décembre 2007, Proofpoint a levé 28 millions de dollars auprès du bouquet « historique » de fonds d’investissement : Benchmark Capital, Bridgescale Partners, Inventures Group, JAFCO Ventures, Meritech Capital Partners, Mohr-Davidow Ventures et RRE Ventures. A noter néanmoins l’arrivée d’un nouvel investisseur dans le lot : DAG Ventures.
Le marché français est visé
A quoi servent les fonds levés ? Une partie de cet argent sera affectée à l’expansion géographique de l’entreprise, au Moyen-Orient, en Afrique et en Europe. Une filiale a été ouverte en Angleterre dès fin 2007. La France a suivi en début d’année.
Jean-Pierre Carlin, ingénieur de formation (ESIEE – École Supérieure d’Ingénieurs en Électronique et Électrotechnique) et passé par Perle Specialix, Netscout Systems, Netscreen Technologies, Aventail… , vient d’être nommé directeur de l’Europe du Sud (France, Espagne, Italie, Portugal, Afrique du Nord, Turquie et Israël) et du Benelux. «
La sécurité des courriers électroniques est un secteur extrêmement concurrentiel, mais il y a encore des opportunités à saisir pour des sociétés comme la nôtre, dotées d’une technologie pertinente », estime Jean-Pierre Carlin, pour justifier son arrivée chez Proofpoint.
Selon les propos du nouveau manager, Proofpoint disposerait d’une solide avance technologique sur ses concurrents (on compte plusieurs dizaines de prestataires orientés solutions de sécurité pour le courrier électronique comme GFI, SonicWall, Websense).
Ses ingénieurs auraient mis au point des outils, mélanges d’heuristiques (un algorithme qui fournit rapidement une solution réalisable, mais pas nécessairement optimale), de réseaux bayésiens* (Par exemple, cela sert à calculer la probabilité que tel courrier qui contient tel mot-clé soit finalement un spam) et de méthode d’apprentissage.
Symptômes identifiés, diagnostic plus sûr
« Notre MLX, Machine Learning, repose sur la régression logistique, une théorie en statistique, selon laquelle il faut le plus possible d’échantillons et, sur chaque échantillon, le plus possible d’attributs, d’informations, pour être performant, détaille Francis IA, consultant Proofpoint sur l’Europe du Sud et le Benelux. C’est comme pour le diagnostic médical : plus on identifie de symptômes, plus on a de chances de cerner la bonne maladie et plus le diagnostic est donc sûr. »
Concrètement, les services de Proofpoint passent en revue le plus possible de mails, accumulent un maximum d’infos sur ces messages (quels mots-clés, quelles images, quelles séquences MP3 contiennent-ils ?) et regardent s’ils s’agit de spam, de virus, etc. Puis, cette base de connaissances est envoyée régulièrement aux machines MLX installées chez les clients de l’entreprise.
« Sur les six derniers mois, nous sommes ainsi parvenus à 99,7% de taux de blocage des spams chez les 400 clients dont nous gérons directement la protection des e-mails », affirme Jean-Pierre Carlin. Un beau score affiché qui reste à confirmer chez les clients…