Cela fait six ans que l’Autorité de la Concurrence ne s’est pas penchée sur la situation concurrentielle du secteur de la publicité sur Internet. Depuis, l’exploitation des données inhérentes a pris de l’ampleur et l’autorité administrative souhaite s’y replonger à travers une auto-saisine.
Les technologies publicitaires ont changé avec l’essor la publicité programmatique (RTB) et sa multitude d’acteurs intermédiaires. Les supports également ont évolué avec l’usage du smartphone pour consulter les informations par notification push par exemple.
Enfin, le business tout court a poursuivi son envol, sur fond d’intérêt croissant vis-à-vis des formats publicitaires vidéo.
Une chose demeure intangible : la puissance de Google dans l’écosystème publicitaire. Mais il est concurrencé par les réseaux sociaux (Facebook en particulier).
Selon l’IAB, la publicité digitale représente en 2015 un marché de 4,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires net, la France se situe à la troisième place des pays européens, derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne.
En 2010, le poids de l’e-pub dans l’Hexagone représentait environ deux milliards d’euros.
La barre est symbolique : les investissements dans la publicité sur Internet en Europe ont dépassé ceux effectués dans la publicité télévisuelle (33,3 milliards d’euros).
Cette auto-saisine survient alors que l’Autorité de la Concurrence a récemment publié une étude conjointe avec le BundesKartellAmt (son pendant allemand) sur les données et leurs enjeux pour l’application du droit de la concurrence.
Avec la publication de l’avis, « une large consultation publique » sera organisée pour recueillir les observations de tous les acteurs de la chaîne de la publicité en ligne.
« Il devrait conduire à poser un diagnostic du secteur accompagné des recommandations qui lui sembleront utiles pour pallier les éventuels dysfonctionnements constatés et ainsi améliorer le fonctionnement de la concurrence sur le marché ».
L’Autorité de la Concurrence évoque un « travail de clarification d’un écosystème complexe, marqué par une intégration croissante et des risques de conflits d’intérêts ».
Cette étude pourrait aboutir à « l’identification d’avantages concurrentiels » et « d’éventuelles positions dominantes ». C’est donc un gros dossier qui s’ouvre et le recours de la CNIL pourrait être précieux sur le volet de la collecte des données issues de l’étude des comportements des internautes sur les sites et les applications.
(Crédit photo : Shutterstock.com)
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