Puces à louer pour calculs à la demande
Alors que Microsoft et Corel expérimentent la location de logiciels, les constructeurs informatiques commencent à envisager ce mode de distribution de leurs produits. Hewlett-Packard est le premier à se lancer dans l’aventure et louera la puissance de calcul de ses serveurs.
Mardi 16 novembre, Hewlett-Packard doit annoncer son programme de capacité à la demande, a révélé le site d’information en ligne News.com. Le principe en est très simple : certains serveurs du constructeur seront équipés en usine de plusieurs processeurs. Dès qu’il a besoin de plus d’une puce, l’utilisateur peut l’activer moyennant le paiement d’une redevance mensuelle. Selon News.com, l’usage de chaque processeur serait ainsi facturé par Hewlett-Packard entre 100 et 150 dollars par mois (entre 630 et 950 francs).
Sun a présenté son propre programme de capacité à la demande. Le constructeur a choisi une voie différente puisqu’il vendra le droit d’usage de processeurs supplémentaires de ses serveurs E10000. Une puce installée dans le serveur détecte toute activation d’un nouveau processeur et invite le client à prendre contact avec le constructeur pour le paiement. La puissance est immédiatement disponible. De cette manière, un système E10000 habituellement vendu 1 million de dollars revient, dans sa configuration de base à 400 000 dollars, la différence étant perçue par étapes au fur et à mesure de la mise en service de nouvelles puces.
Cette démarche de deux grands fabricants de serveurs et de stations de travail permettra d’accroitre la puissance des serveurs dans des délais très brefs. Une idée adaptée aux serveurs Internet dont la capacité doit régulièrement être accrue pour répondre aux évolutions du trafic.
Un succès de la stratégie de Sun et Hewlett-Packard devrait poser de sérieux problèmes à leurs concurrents qui ne disposent pas de leur propre capacité de production de puces. Aujourd’hui, les industriels paient les composants à un prix qui est sans commune mesure avec le prix de revient du fabricant. Comme Sun, Hewlett-Packard peut se permettre de laisser dormir des composants dans les serveurs de leurs clients. IBM, qui fabrique ses Power PC, pourrait leur emboîter le pas. Mais on voit mal comment les Dell, Compaq et consorts pourront s’offrir le luxe d’acheter des puces à prix d’or à Intel sans être sûrs de les vendre immédiatement.
La notion de capacité à la demande n’en est qu’à ses débuts. De la même manière que les chasseurs d’extraterrestres ou les briseurs de codes rassemblent des milliers ou des millions de machines, les progrès dans les méthodes de calcul distribué pourraient susciter l’apparition d’une véritable industrie de location de puissance. Particuliers et entreprises pourraient ainsi louer au plus offrant la capacité de calcul de leurs PC et serveurs quand il ne sont pas utilisés.
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