L’IPO approche pour Pure Storage.
Le spécialiste des baies de stockage flash* avait enclenché sa procédure d’entrée en Bourse le 12 août dernier.
Dans le dossier déposé auprès de la SEC (Securities and Exchange Commission, gendarme des marchés financiers aux États-Unis), il était question d’une cotation sous le symbole PSTG. Mais on ignorait sur quel marché d’actions.
Ce sera finalement le New York Stock Exchange, avec une fourchette d’introduction entre 16 et 18 dollars. A raison de 25 millions de titres émis, l’opération permettrait à Pure Storage de lever jusqu’à 450 millions de dollars… et d’atteindre les 3,33 milliards de valorisation.
Accompagnée dans ses démarches par plusieurs banques dont Morgan Stanley, Goldman Sachs, Barclays et Allen & Company, la PME se positionne à contre-courant de la tendance actuelle : les entreprises du secteur IT n’ont représenté que 11 % des IPO réalisées cette année dans le monde. Il faut remonter à 2008 pour retrouver un pourcentage aussi bas, comme le souligne Reuters.
Mais Pure Storage avait-il vraiment le choix ? Ses pertes cumulées dépassent désormais les 400 millions de dollars, soit presque autant que les 470 millions levés en six tours de table auprès de références du capital-investissement comme Redpoint Ventures, Tiger Global et T.Rowe Price Associates.
La dernière levée de fonds remonte au printemps 2014. D’un montant record de 225 millions de dollars, elle avait été marquée par l’entrée au capital de Wellington Management, multinationale américaine spécialisée dans la gestion d’actifs.
Depuis lors, les dépenses d’exploitation ont significativement augmenté : 277,831 millions de dollars sur l’exercice fiscal 2015 décalé, conclu le 31 janvier dernier.
Le chiffre d’affaires, quoique multiplié par quatre d’une année sur l’autre, ne suit pas, à 174,451 millions de dollars. Si bien que malgré la hausse de la marge brute (qui passe pour la première fois au-dessus de 50 %), le résultat net reste dans le rouge, comme depuis la première année d’activité. Les pertes atteignent même un niveau record : 183,231 millions de dollars.
Un déficit qui pourrait être compensé grâce aux fonds levés dans le cadre de l’IPO. Laquelle permettrait également à Pure Storage de renforcer ses effectifs, déjà bien agrandis ces derniers mois : plus de 1 100 employés au dernier pointage, contre environ 800 début 2015 et 350 un an plus tôt.
Avec, en toile de fond, la concurrence de références comme Cisco, Dell, EMC, HP, Hitachi Data Systems, IBM, Lenovo et NetApp (tous cités dans l’analyse de marché intégrée au document communiqué à la SEC), Pure Storage cherche aussi à développer sa présence à l’international. En l’état actuel, les États-Unis représentent plus des trois quarts du chiffre d’affaires.
* Pure Storage revendique notamment plus d’un millier de clients – grands comptes et « grosses PME » – pour son offre FlashArray lancée il y a trois ans avec l’objectif de faciliter l’utilisation des applications consommatrices en ressources dans le data center. C’est-à-dire les bases de données, la virtualisation des postes de travail (VDI), les environnements cloud ou encore le calcul intensif (HPC), qui requièrent une forte capacité de montée en charge, un faible temps de latence et de nombreux cycles de lecture/écriture.
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