Orange était prévenu. Son offre quadruple play Open ferait l’objet de toutes les attentions de la part des autorités de surveillance des marchés. Cela n’a pas manqué. Lancés le 19 août, les forfaits Orange Open sont tombés sous le coup d’une enquête de l’Autorité de la concurrence, notent nos confrères de Silicon.fr.
L’Autorité de la concurrence s’inquiète notamment des durées d’engagements imposées au consommateur de 12 mois minimum, voire de deux ans pour un tarif plus avantageux. Des durées pourtant équivalentes à celles des offres de téléphonie ou d’accès Internet.
A la différence que le quadruple play engage l’abonné pour l’ensemble des services: accès Internet, téléphonie fixe, télévision et offre mobile. Les membres de la rue de l’Echelle s’interrogent donc sur la pertinence du gain économique au regard de l’engagement pris par le consommateur.
Qui plus est, l’Autorité craint que l’engagement de durée ne crée des distorsions sur le marché de la téléphonie mobile, au risque même de le bloquer.
D’autant qu’Orange n’est pas le seul à avoir lancé une offre quadruple play. SFR a finalement emboîté le pas à l’initiateur des offres tout-en-un, Bouygues Telecom en 2009. Mais Orange est l’acteur dominant avec plus de 50 % du marché de l’accès Internet et quelques 26 millions d’abonnés mobiles, devant SFR (20 millions au deuxième trimestre).
Ces mouvements sont donc susceptibles d’influencer le marché, voire de bloquer le lancement du nouvel entrant Free Mobile prévu en 2012. Le gendarme des marchés craint en effet que, engagés, les clients ne puissent pas se tourner vers ce nouveau concurrent au risque de lui faire perdre des parts de marché sur le fixe et, donc, de ralentir ses investissements dans son réseau mobile. Un cercle vicieux qui malmènerait l’innovation et la concurrence.
La solution pourrait se trouver dans un accord d’itinérance 3G. Rappelons que Free s’est engagé à couvrir 27 % de la population pour l’ouverture de ses services, d’ici deux ans.
Les offres nationales seront assurées dans le cadre d’accords d’itinérance passés avec les trois autres opérateurs en place. Mais si ceux-ci ont obligation de répondre pour la 2G, et ils ne sont tenus par aucun engagement légal sur la 3G. L’absence de ce service, propre au transport de l’Internet mobile notamment, mettrait gravement en danger les chances de Free Mobile de s’installer sur le marché.
C’est pourquoi l’Autorité de la concurrence souhaiterait que la filiale d’Iliad « bénéficie rapidement d’un accord d’itinérance 3G », souligne La Tribune, dans son édition en date du octobre. Mais aucun des opérateurs n’a laissé entendre une telle ouverture. L’enquête de l’Autorité permettra-t-elle de bouleverser la situation ? Réponse attendue avant la fin de l’année.
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