Quand la CIA veut surfer à couvert…
Selon un article du Wall Street Journal, la CIA serait intéressée par un logiciel développé par SafeWeb qui permet d’effacer toute trace de son passage sur Internet. Il n’y a pas que les particuliers qui cherchent à protéger leur vie privée, les agents de la CIA sont aussi très friands de discrétion !
Ceux qui n’ont jamais tenté l’expérience devraient aller faire un tour sur le site de la Cnil. La Commission nationale de l’informatique et des libertés propose une démonstration qui illustre comment on peut être pisté sur Internet. Adresse IP, sites visités précédemment, version du navigateur, système d’exploitation : autant d’informations qui peuvent être récoltées par un site visité. Bien sûr, ces informations ne sont pas très personnalisées, mais leur récolte est vraiment des plus facile. Heureusement, il est possible de se prémunir de ce type de collecte de données. Une solution consiste à passer par un site intermédiaire qui redirige ensuite les connexions Internet tout en les cryptant, se chargeant ainsi de votre anonymat. C’est ce que l’on appelle en anglais les « anonymizers », une manière de masquer son identité et son pays comme cela a été évoqué dans l’affaire Yahoo. Les experts chargés de proposer des solutions techniques pour empêcher les internautes français d’accéder au site d’enchères américain avaient souligné que l’emploi des anonymizers empêchait de déterminer le pays d’origine du surfeur (voir édition du 20 novembre 2000).
fait partie de ces anonymizers et la CIA s’intéresserait de près à une des technologies que cette société développe. C’est ce que nous apprend le Wall Street Journal dans son édition en ligne. Les agents secrets américains soucieux de leur anonymat sur Internet, cela peut se comprendre. Ces messieurs se pencheraient sur une technologie dénommée « Triangle Boy » que SafeWeb s’apprêterait à distribuer gratuitement sur Internet. Le logiciel permettrait de transformer n’importe quel ordinateur relié à Internet en passerelle redirigeant vers le site de SafeWeb qui permet ensuite de surfer anonymement, d’où le nom de triangle. La société a développé l’application pour rendre son service d’anonymat disponible même dans les pays qui bloquent l’accès à son site, comme c’est le cas de l’Arabie Saoudite.
Quels objectifs pour la CIA ?
Difficile de savoir ce que la CIA veut réellement faire de cette technologie. La reprendre à son compte pour rester le plus discret possible comme elle le laisse entendre ? « Nous cherchons à opérer partout sur Internet mais de telle sorte que personne ne sache que la CIA l’observe », aurait déclaré un officiel de la CIA au Wall Street Journal. Peut-être est-ce aussi un moyen simple de communiquer entre agents ou depuis des pays « ennemis ». Les mauvaises langues croient plutôt que la CIA cherche à connaître le programme pour pouvoir le détourner et démasquer ses utilisateurs. D’autres encore y voient un outil pour déclencher des attaques anonymes. A moins que ce ne soit un peu tout à la fois. Quoi qu’il en soit, c’est une très bonne publicité pour SafeWeb.