Quand Twitter devient le porte-parole des opposants iraniens
Face aux censures organisées sur le Web par les autorités iraniennes, les opposants pro-Moussavi et leurs soutiens à l’étranger utilisent massivement Twitter pour communiquer.
Souvent qualifié de futile et de passe-temps chronophage, le service de micro-blogging prend de plus ne plus de place comme mode de communication privilégié par les opposants iraniens, qui manifestent contre la réélection supposée truquée du président Mahmoud Ahmadinejad.
Car après les premières levées de boucliers surprises quelques heures après l’annonce des résultats du scrutin, il y a quelques jours, les autorités iraniennes ont décidé d’organiser un véritable black-out numérique et médiatique, pour qu’aucune information sur les manifestations ne soit diffusée à l’étranger, par radio, télévision, journaux ou Internet.
Twitter reste désormais le seul outil en ligne que les opposants et leurs soutiens utilisent pour témoigner et coordonner leurs actions, en Iran comme à l’étranger. Le réseau social américain est toujours surveillé de près par les autorités du pays, mais les opposants iraniens déploient de multiples parades pour continuer à publier et ne pas se faire repérer : détournements des adresses IP des proxy, c’est-à-dire des serveurs qui jouent le rôle d’intermédiaire entre un poste client et Internet, connexion à Twitter via l’interface de programmation API ou par l’intermédiaire de petits outils comme Twitterfall.com, ou Ping.fm.
Les pro-Moussavi peuvent aussi compter sur le soutien des aficionados étrangers de Twitter, qui sont invités à déployer des trésors d’énergie et de malice pour permettre aux opposants iraniens de continuer à poster sur le site de micro-blogging sans se faire repérer, voire arrêter. Ainsi, certains internautes donnent quelques pistes sur leur blog : se domicilier sur sa page Twitter à Téhéran, pour mieux noyer le poisson et permettre aux opposants locaux d’être plus difficilement repérables, ou mise à disposition via une adresse dédiée sur Twitter des adresses IP des proxy qui peuvent être discrètement utilisées par les Iraniens.