L’attribution de la quatrième licence mobile 3G laisse perplexe au plus haut sommet de l’Etat.
Nicolas Sarkozy ne serait pas totalement convaincu de la pertinence des modalités de la procédure. L’AFP cite des témoins ayant assisté à une réception avec des députés de la majorité présidentielle à l’Elysée.
Le chef de l’Etat se déclare « réservé » à propos de l’arrivée d’un quatrième opérateur mobile, à côté d’acteurs déjà installés sur le marché (Orange, SFR, Bouygues Telecom) et des opérateurs mobiles à réseaux virtuels (Mobile Virtual Network Operator ou MVNO en anglais) qui disposent d’une petite part de marché (environ 5%).
Nicolas Sarkozy aurait affiché un certain scepticisme selon la dépêche AFP: « je suis réservé sur le choix d’un quatrième opérateur de téléphonie mobile. Car le prix le plus bas n’est pas forcément le meilleur. »
Difficile de faire marche arrière : c’est l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes qui gère le processus d’attribution, à la suite de la publication officielle par le gouvernement de l’appel à candidatures survenue début août. Certes, les tergiversations n’ont pas manqué jusqu’à la dernière minute. Maintenant, les acteurs télécoms intéressés doivent déposer leur candidature d’ici le 29 octobre.
Le prix de la licence a été fixé à 240 millions d’euros après avis de la Commission des participations et des transferts (CPT, rattachée à l’Agence des participations de l’Etat, ministère des Finances). Initialement, le gouvernement avait annoncé un prix légèrement inférieur (206 millions d’euros).
Le candidat le plus motivé est le fournisseur d’accès Internet Free (groupe Iliad), qui a officiellement exprimé un vif intérêt à la quatrième licence.
D’autres prétendants pourraient se manifester comme Virgin Mobile (MVNO sur le réseau d’Orange) associé au câblo-opérateur Numericable.
Récemment, Kertel, opérateur mobile virtuel sur le réseau de Bouygues Telecom, a jeté l’éponge après avoir exprimé des vélléités de candidature.
Mais il faudra également surveiller le front européen : France Telecom-Orange, Vivendi-SFR (et Bouygues Telecom pourrait suivre) ont saisi la justice européenne, considérant le prix jugé bas de la quatrième licence mobile comme une aide d’Etat.
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