Que 2001 efface 2000 des mémoires…
La pression est si grande cette année dans les couloirs, que les bruits font un vacarme assourdissant avant MacWorld Expo de San Francisco. A un tel point que cela en devient ridicule ! Bonne ou mauvaise, cette foire à la prédiction tourne au gag… Une véritable marmelade qui risque de finir par donner la nausée. Heureusement que la saison est aux fèves et non aux pépins…
Après les révélations supplémentaires parues ces derniers jours, une véritable impression de gâchis émerge : cette année, la fête de San Francisco est véritablement très attendue… trop peut-être. Les errances de la firme de Cupertino en 2000 en deviennent plus que flagrantes. Mauvaise concordance stratégique entre ses avancées logicielles et matérielles : si MacOS X semble une arme thermonucléaire, ce logiciel système arrive trop tard au regard des avancées perceptibles de la concurrence. La guerre à outrance lancée sur le thème de la vitesse – une guerre perdue en 2000 en raison des difficultés rencontrées autour de la stratégie processeurs de Motorola et d’Apple – restera marquée par le passage du mur du gigahertz à l’hiver dernier (voir édition du 8 février 2000). Un mur qu’Apple ne semble pas près de franchir.
Des faux-pas qu’il faudra rattraper
L’erreur de direction sur le sujet des graveurs de CD-RW (voir édition du 6 décembre 2000), un thème dont on pressentait pourtant dès le début de l’année qu’il continuerait à prendre de l’ampleur, est un faux-pas que la firme ne rattrapera qu’à grands coups d’innovations (voir édition du 7 décembre 2000)… avec leurs prix à la clé ! Mais notons aussi le sujet de la distribution (tout du moins aux Etats-Unis et plutôt dans le secteur de l’éducation), dont la restructuration a provoqué des grincements de dents soulignant également la transformation de la Pomme en véritable entreprise de création de valeur, épaulée par un système industriel et secondée par l’innovation. Un mélange détonant, mais qui s’est heurté en 2000 aux aléas de l’économie nord-américaine…
Ajoutez à cela la volatilité des marchés, plus prompts à mettre dans le même sac les firmes expérimentées ayant 20 ans de Nasdaq à leur actif (Apple les a fêtés récemment) et les « bleus » de ce nouveau marché, et vous n’avez pas trop intérêt à approcher une flamme : explosion garantie ! Ces derniers jours confirment la tendance, avec des marchés financiers qui ont recommencé eux aussi à supputer : cela fait partie des points de convergence que nous avions déjà mis en évidence (voir édition du 20 juin 2000). Mais plus que tout, la véritable question qui se pose est la suivante : peut-on se fier à une société qui provoque un tel remue-ménage ? Intéressant, certes, mais qui entache quelque peu l’image de crédibilité d’une firme qui tente d’entraîner derrière elle de nouveaux clients sensibles à des garanties de stabilité. Alors ? Comment concilier le côté trublion de l’informatique et sa nécessité d’équilibre ? Difficile ! Beaucoup y ont perdu leur âme…
Le vrai-faux discours de Steve Jobs
Au milieu de ce maelstr|m, les supputations des différentes diseuses de bonne aventure du Web font rire. La dernière en date vous laissera pantois : le site américain Right on Mac s’est procuré une copie du discours d’inauguration de Steve Jobs ! Une facétie, bien sûr, mais qui reflète bien cette ambiance de marmelade de début d’année dans laquelle se trouve plongée la Pomme : le vrai-faux brouillon souligne la convergence des rumeurs et des véritables communiqués, des errances d’Apple et de ses annonces trop à l’avance. Un faux-vrai discours qui fait rire jaune et qui fait dire à Steve Jobs à quel point Apple a pu stagner en 2000. Reste que cette année a bien intérêt à être éclipsée par 2001 pour Apple : morceau avalé n’a plus de goût.
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