Les avantages du G5 semblent avoir conquis quelques spécialistes, et pas seulement le responsable du projet de superordinateur de Virginia Tech. L’université est tellement satisfaite du nouveau processeur d’IBM qu’elle va échanger ses PowerMac pour des Xserve G5 tournant à la même fréquence (voir édition du 8 janvier 2004). Les atouts paraissent évident : diviser par trois la surface du parc de machines (de 280 à 93 mètres carrés), libérer de l’espace, consommer moins d’énergie et générer moins de chaleur. La documentation d’IBM indique que le G5 du Xserve consomme 24,5 watts à 2 GHz. Surtout, il est fourni avec une mémoire ECC (à correction d’erreur de code), une fonctionnalité essentielle pour les gros calculs qu’envisage Virginia Tech. Quant à l’échange d’ordinateurs, il fait partie du plan prévu par les dirigeants de l’institution dès le montage du cluster initial. Les PowerMac G5 qui ont permis à l’université de le hisser à la troisième place des superordinateurs vont être vendus. « Nous cherchons à leur trouver de très bons foyers », a précisé Srinidhi Varadarajan, le responsable du projet.
Mais le Xserve sert également à des jeux de guerre (voir édition du 19 novembre 2002). A la DSTO (Organisation des sciences et technologies de défense) des forces armées australiennes, il mime l’esprit humain ! L’armée a monté un cluster de seize noeuds dont l’objectif est de générer des scénarios de conflits. « Les champs de recherche importants sont ceux de la prise de décision dans le contexte de l’absence d’information, d’informations ambiguës, de surinformation, de contraintes de temps, et des prises de décisions sous le stress et la pression », souligne ainsi Peter Nicholson, un officier général à la retraite de l’armée de l’air, à nos confrères de Computerworld. « Les fonctions de commandement, de contrôle, de communication et d’intelligence (3CI), sont une activité cérébrale et intellectuelle qui demande la participation d’être humains », ajoute-t-il, en précisant que l’armée cherche à modéliser le fonctionnement du cerveau humain à l’aide des serveurs achetés à Apple.
Réduire l’écart avec le Xeon
L’arrivée du Xserve dans quelques grandes institutions est accompagnée de la poursuite de l’effort de quelques développeurs tiers, surtout dans son domaine de prédilection : les clusters. Ainsi Emic Networks propose-t-il EAC (Emic Application Cluster), qui permet d’équilibrer les charges des serveurs et fournit une disponibilité perpétuelle, ainsi qu’une tolérance de pannes. Mais le support des clients et des solutions tierces n’est pas le seul atout de la nouvelle version du Xserve : quelques publications habituellement muettes sur le Mac soulignent que l’arrivée de la machine est de bon augure. Les deux nouveautés de MacWorld ont « accompli ce qu’Apple devait absolument faire cette année : réduire le différentiel de performance entre Xeon et Xserve, et donner au Xserve RAID le partitionnement de volume et l’extension en ligne que les marchés de l’informatique exigent », indique Infoworld. Et de préciser qu’une des fonctionnalités du Xserve RAID (voir édition du 21 janvier 2004), le découpage en LUN (logical unit number, nombre d’unités logiques), permet à plusieurs serveurs de réaliser des connexions directes sans avoir à passer par un serveur spécifique. Serverpipeline.com pointe de son côté le renouvellement de l’intérêt d’Apple pour les entreprises : « Les gens recherchent une valeur intéressante, pas seulement dans le coût du produit mais aussi dans son coût de déploiement », lui accorde Tom Weyer, l’un des consultants d’Apple auprès des entreprises. Et d’opiner du chef quand on lui demande si la communauté des directeurs informatiques s’intéresse aux Xserve. Même si cette communauté est « particulièrement conservatrice », selon ses propres termes. Traduction : le serveur d’Apple mettra encore quelques longs mois, voire quelques trimestres, à éveiller leur intérêt. Juste une question de temps. Mais c’est un marathon que la Pomme paraît prête à tenir. L’accueil du Xserve G5, assez chaud dans son ensemble, semble lui donner raison.
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