Qui comblera le fossé numérique ?
Selon les estimations du World resources institute, aujourd’hui 100 millions de personnes seraient connectées à Internet, soit à peine 2 % de la population mondiale. L’institut organise ces jours-ci à Seattle un colloque autour du « fossé numérique ». Y participent les principaux acteurs des nouvelles technologies, pas si désintéressés.
Il y aurait plus d’abonnements à Internet à Londres que dans toute l’Afrique. Plus de téléphones à New York que dans toute l’Asie rurale. D’ailleurs, 80 % de la population mondiale n’a jamais tenu un téléphone entre ses mains. Les chiffres mis en avant par le World resources institute (WRI) sont sans appel. Il estime à 100 millions le nombre de personnes qui seraient connectées à Internet, ce qui ne représente qu’à peine 2 % de la population du globe. « Avec l’économie mondiale désormais dirigée par les technologies de l’information, la persistance de ce fossé numérique global pourrait avoir des conséquences sociales et environnementales graves » prévient William Ruckelshaus, président de l’Institut. Il ajoute : « Ce fossé numérique peut être transformé en dividendes. »
Le colloque organisé ces jours-ci par le WRI s’intitule justement « Creating digital dividends », un jeu de mots entre « digital divide » (fossé numérique) et « digital dividends » (dividendes numériques). Les dividendes étant la part du résultat net que redistribue une entreprise à ses actionnaires. Bref, le colloque qui se tient à Seattle réunit 300 participants, triés sur le volet, qui débattent sur les moyens de réduire le « fossé numérique ».
Mais Vinton Cerf, un des pères d’Internet, Bill Gates de Microsoft, Jeff Bezos d’Amazon, Carlene Moore Ellis d’Intel, Mark Malloch Brown, administrateur du programme de développement des Nations Unies ou encore Norman Mineta, secrétaire au commerce américain, doivent justement pouvoir tirer des bénéfices d’investissements tournés vers une autre cible que les 100 millions de connectés. L’un des buts avoués de cette rencontre est de persuader ces décideurs du potentiel du marché qui existe de l’autre côté du fossé. Selon le président du WRI, « c’est en quelque sorte une chance pour ces sociétés de montrer qu’elles sont capables d’être confrontées aux besoins de ceux qui survivent en dessous de notre seuil de pauvreté. »
Le colloque se poursuit jusqu’à mercredi soir.
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