R. Malekzadeh (VMware): « La virtualisation, l’art de libérer l’application de l’infrastructure »
Le directeur marketing de la zone EMEA fait le point sur la stratégie de VMware sur un marché en pleine effervescence.
Vnunet.fr: Entre les différentes formes de virtualisation (serveurs, applications, stockage, postes de travail…), où percevez-vous le plus fort potentiel ?
Reza Malekzadeh : En fait, il faut que tout marche ensemble. Il faut percevoir cela comme un contexte global en vue de dessiner une architecture complète. Dans le cadre d’un projet conséquent, la partie licence VMware représente moins de 10% du coût global. Lorsque le client a pris conscience de la facilité d’installer des machines virtuelles, il revoit en général l’ensemble de leur business process avec la virtualisation en tête. Lorsqu’un responsable informatique veut monter un nouveau serveur mail, il demande un budget, commande son serveur et attend six semaines pour la livraison … Avec la virtualisation, il suffit de copier une machine virtuelle existante puis de la placez dans l’architecture existante. Et c’est terminé. C’est une économie considérable : renforcer l’usage d’applications sans acheter du matériel supplémentaire. Les plans de reprises d’activité sont également intéressants : en général, nos clients ont des plans PRA pour moins de 10% de leurs applications. La virtualisation lève la barrière à l’entrée pour ce type de projets. 50% de nos clients sont en train d’implémenter des PRA avec des solutions WMware.
Vnunet.fr: A quoi va ressembler la virtualisation dans dix ans ?µ
Reza Malekzadeh : C’est la libération complète de l’application vis-à-vis de l’infrastructure. Faisons une analogie avec l’électricité : le principe serait de changer de fournisseur d’électricité de manière dynamique pour aller systématiquement vers l’offre la moins chère. Et ce serait transparent pour le client final. Il s’agit également d’adapter les ressources en fonction des besoins. Nous parlons davantage de data centers auto-gérés avec des capacités variables : placer plus ou moins d’applications, éteindre certaines machines physiques la nuit… C’est déjà possible aujourd’hui. Nous venons d’acheter une société israélienne qui est capable de regarder ce qui se passe dans les machines virtuelles (Beehive en l’occurrence).
Vnunet.fr: A long terme, estimez-vous que le marché de la virtualisation va se concentrer sous formes de blocs ou d’alliances stratégiques entre éditeurs et constructeurs ?
Reza Malekzadeh : Je ne pense pas. Clairement, nous sommes un concurrent de Microsoft. Mais nous pouvons travailler ensemble. Par exemple, nous avons soumis ensemble des spécifications d’interface de gestion de machine virtuelle pour en faire un standard. Nous avons fait de même pour l’OVF qui est la définition d’une espèce couche de méta-data autour de la machine virtuelle. Résultat net : il existe une multitude d’utilitaires permettant de transformer une machine VMware en machine Microsoft et vice-versa.
Vnunet.fr: Avec votre actionnaire majoritaire EMC spécialisé dans le stockage, quelles synergies avez-vous mis en place ?
Reza Malekzadeh : Aucune. La règle établie entre les deux parties lors du rapprochement est de rester séparé. Nos clients n’auraient pas apprécié d’être lié à des solutions de stockage EMC. Nous devions leur laisser le choix de leurs prestataires de stockage. Il y a vraiment une séparation importante : entités séparées, locaux et réseaux différents, les ingénieurs d’EMC n’ont pas accès au code source des solutions WMware et vice-versa, même étanchéité sur le volet commercial. EMC est considéré comme un partenaire de stockage, de même que NetApp ou EqualLogic.
Vnunet.fr : Il paraît qu’une des plaisanteries dans les couloirs d’EMC est de savoir quand EMC va devenir une filiale de WMware (une allusion à la croissance de ses activités)…
Reza Malekzadeh : (sourire). Je ne peux pas faire de commentaires à ce sujet.
A lire également sur Vnunet.fr : dossier spécial : Virtualisation, la grande spirale