Microsoft bouclera-t-il, conformément à sa feuille de route, l’acquisition de LinkedIn avant la fin de l’année ?
Si les autorités américaines, canadiennes, brésiliennes et sud-africaines ont donné leur feu vert au rapprochement des deux groupes, la Commission européenne y est moins encline, s’inquiétant d’une déstabilisation potentielle du marché.
Face à ces craintes, l’éditeur de Windows avait avancé, la semaine passée, des concessions.
On en sait aujourd’hui un peu plus sur leur nature. En revanche, leur étendue ne fait consensus entre Reuters et le Wall Street Journal, tout du moins sur un point : l’ouverture des services Microsoft à la concurrence.
Quand l’agence de presse évoque « les API Microsoft », le quotidien financier parle d’Outlook et des interfaces de programmation associées. Le premier éditeur mondial se serait engagé à y garantir un accès pour les réseaux sociaux professionnels, afin que ceux-ci puissent par exemple afficher, sur un pied d’égalité avec LinkedIn, les profils de leurs membres dans une entrée d’agenda.
Microsoft aurait par ailleurs accepté de laisser à ses partenaires OEM le choix de précharger ou non l’application LinkedIn sur leurs machines, d’après les sources « proches du dossier » sur lesquelles s’appuie Reuters. Le Wall Street Journal a une version différente : ces engagements ne concerneraient que le raccourci vers l’application LinkedIn sur le bureau Windows, et uniquement sur les PC fixes.
La firme de Redmond avait présenté son projet d’acquisition à la mi-octobre, à la suite de quoi Bruxelles avait envoyé un questionnaire aux « parties intéressées » (concurrents, partenaires) pour recueillir leurs points de vue sur le deal.
Candidat malheureux au rachat de LinkedIn, Salesforce s’est montré le plus agressif, brandissant l’épouvantail antitrust. Le leader mondial du CRM redoute tout particulièrement que Microsoft se réserve un accès exclusif aux données associées aux 450 millions de comptes d’utilisateurs que revendique le réseau social.
Ce point n’est pas abordé dans les concessions sus-évoquées. En la matière, Microsoft a un argument : les données en question sont pour la plupart accessibles via d’autres plates-formes comme Facebook.
La Commission européenne devait initialement rendre une décision pour le 22 novembre. Elle a prolongé l’examen du dossier jusqu’au 6 décembre.
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