Ne réveillez pas un gendarme de la Bourse qui dort…L’Autorité des Marchés Financiers a demandé à plusieurs reprises aux différents acteurs impliqués dans le rachat de SFR (Altice/Numericable, Bouygues, Vivendi) la communication d’éléments d’information supplémentaires.
« Ces demandes n’ayant à ce jour reçu que des réponses partielles, l’AMF réaffirme la nécessité d’informer le marché des caractéristiques des offres en présence », indique l’AMF dans un communiqué. Car le contexte des soumissions des offres manque parfois de transparence : « Le rachat de SFR n’est pas soumis au cadre juridique des offres publiques, dont les obligations de transparence et le jeu des surenchères est très strict, car cette société n’est pas cotée. Toutefois, Altice, Numericable, Bouygues, et Vivendi, en tant que sociétés cotées, ont l’obligation de fournir au marché une information exacte, précise et sincère. »
Un petit rappel à l’ordre s’impose : l’AMF rappelle aux sociétés dans la boucle « qu’elles sont les seules responsables de leur communication financière et qu’elles s’exposent à des risques de sanction en cas de non-respect de la réglementation boursière ».
Cette semaine a été encore mouvementée dans le dossier du rachat de SFR. Alors que les négociations exclusives entre Numericable et Vivendi se poursuivent jusqu’au 4 avril, Bouygues a surenchéri le 20 mars et demande que son dossier survitaminé à 13,15 milliards d’euros en cash soit examiné d’ici le 8 avril. Mais Vivendi doit prendre des précautions pour éviter une action en justice associée à de lourdes pénalités si le groupe rompait les négociations exclusives avec Numericable.
La pression exercée par Martin Bouygues semble porter ses fruits : Selon Le Monde, le comité ad hoc, chargé au sein du conseil de superviser le processus de vente de SFR et présidé par Henri Lachmann (ex-P-DG de Schneider), devait examiner jeudi soir la nouvelle offre de Bouygues. Pour Les Echos, c’est plutôt le directoire de Vivendi (Jean-François Dubos, Jean-Yves Charlier, Arnaud Puyfontaine) qui étudie cette contre-offre. « Mais sans prendre contact avec Bouygues ». Un véritable écheveau dans le méli-mélo des « discussions-négociations ».
D’autre part, Bouygues Telecom a envoyé une lettre aux dirigeants de Vivendi et de SFR pour préciser que son offre est assortie d’un engagement de 36 mois de ne procéder à aucun licenciement économique collectif, plan social ou plan de départ volontaire si sa proposition est retenue. Car les syndicats de SFR s’agitent face au brouhaha des repreneurs potentiels. Au nom d’Altice/Numericable, Patrick Drahi s’est également engagé à ne procéder à aucun licenciement.
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