Rachat de SFR : Martin Bouygues prêt à des concessions
Emplois, investissements réseaux, respect de la concurrence…Dans Les Echos, le P-DG du groupe Bouygues précise ses engagements dans sa tentative d’acquérir SFR.
Bouygues justifie sa volonté de se rapprocher de SFR dans les projets de consolidation dans le secteur des télécoms. « Je suis un industriel, un bâtisseur », plaide Martin Bouygues dans une interview accordée aux Echos. « Il y a 9000 personnes qui travaillent pour Bouygues Telecom. J’ai un devoir de loyauté à leur égard. » Avec Numericable, le groupe Bouygues a déposé un dossier auprès de Vivendi, propriétaire de SFR, pour présenter son projet de concentration.
Le P-DG est conscient que des « contreparties » et des « engagements » sont nécessaires pour parvenir à ses fins afin de séduire Vivendi, le gouvernement et les autorités de régulation. Il faudra faire des concessions pour respecter le cadre de la concurrence, davantage investir dans les réseaux nouvelle génération (fibre optique, 4G) et apporter des garanties sur l’emploi.
« Nous avons l’opportunité de redynamiser l’emploi et de réinternaliser tout ou partie de certaines activités, comme les centres d’appels. Quant aux boutiques, nous aurons un volume de clientèle plus important à gérer. Nous aurons besoin de plus de commerciaux pour suivre… », déclare Martin Bouygues. « Nous souhaitons réorganiser l’entreprise sans départs contraints, ainsi que je l’ai déjà indiqué. Je prends des engagements clairs : nous ne ferons pas de plan de licenciement ; nous ne ferons pas de plan de départs volontaires. »
Sur le front des investissements télécoms, Martin Bouygues rappelait récemment que son groupe avait déjà consacré 10 milliards d’euros dans les réseaux pour développement Bouygues Telecom en 20 ans. « Nous prenons l’engagement d’investir 400 millions d’euros par an dans cette technologie, soit deux fois plus qu’avant. Cet effort sans précédent, ajouté à celui d’ores et déjà consenti par Orange », considère Martin Bouygues toujours pour le compte des Echos.
Sur la question d’une éventuelle fusion avec Free, Martin Bouygues reconnaît que ce scénario était « théoriquement possible ». Tout en précisant aussitôt : « Mais, non, nous ne l’avons pas envisagée. » Au moins, cela a la mérite de la clarté.
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(Credit photo : Martin Bouygues © Pierre-Emmanuel Rastoin)