Alors que sa valeur boursière ne dépasse pas les 16 milliards de dollars (12 milliards d’euros), Iliad a-t-il les moyens de racheter son homologue américain T-Mobile US, valorisé à 27 milliards de dollars ?
Roland Montagne estime que l’offre annoncée par la maison mère de Free n’est pas si étonnante. D’après le directeur marchés pour l’Idate, « le fait qu’Iliad puisse mobiliser 15 milliards de dollars est dans l’ère du temps« . Il poursuit : « Quand on regarde les opérations qui ont mobilisé Numericable/Altice, Iliad et Bouygues Telecom autour du rachat de SFR, on voit qu’il y a de l’argent. Les banques sont présentes pour soutenir les acteurs légitimes dans les télécoms« .
Iliad a effectivement confirmé travailler avec « des banques internationales de premier plan » – notamment la banque Lazard, selon Les Échos – dans le cadre d’un montage où l’action de T-Mobile serait valorisée 36,20 dollars en global. Il faudra néanmoins suivre l’offre que pourrait proposer, à la rentrée, le concurrent Sprint. Le troisième opérateur aux Etats-Unis est pressenti pour faire monter les enchères à 40 dollars par action.
A en croire Roland Montagne, Iliad n’a pas la puissance financière de Sprint/Softbank et n’a donc « pas intérêt à sortir la fourchette haute ». Du côté du groupe télécoms français, on assure « [veiller] attentivement à respecter une discipline financière rigoureuse et à ne s’engager que su un projet créateur de valeur pour tous [les] actionnaires« . Assisté par les banques, Iliad contribuerait à hauteur de 2 milliards d’euros (2,7 milliards de dollars) ; son patron Xavier Niel, dont la fortune est estimée à 8 milliards d’euros, apporterait aussi sa pierre à l’édifice.
Deutsche Telekom, qui détient 67% de T-Mobile, n’a pas encore officiellement répondu à l’offre d’Iliad. Quoique plus modeste et moins intéressante financièrement pour l’opérateur allemand, cette proposition pourrait bénéficier de l’aval des autorités américaines de régulation. A l’inverse, un rachat par Sprint « imposerait probablement des mesures de régulation qui ne seraient pas à l’ordre du jour avec Iliad« , affirme Roland Montagne. Comme le note Silicon.fr, ce sont justement ces considérations qui avaient dissuadé AT&T de racheter T-Mobile en 2011, pour 39 milliards de dollars.
Stratégiquement, la conquête du marché américain ouvrirait de nouvelles portes à Iliad-Free. Roland Montagne évoque « une attractivité d marché couplée avec un volume que ne possède pas l’Europe […] en termes de croissance et de revenu moyen par abonné« . T-Mobile US compte en l’occurrence plus de 50 millions de clients, dont 1,5 million recrutés au 2e trimestre 2014.
« Arriver sur le marché américain permet [aussi] de jouer à plein sur les économies d’échelle pour la stratégie de Free sur les terminaux : cela donne du poids pour négocier face à Apple ou Samsung« , conclut le directeur marchés de l’Idate. Et d’ajouter : « La maturité en 4G du marché US apporte une expertise LTE ; il y a beaucoup à apprendre« .
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