Radeon : AMD sépare ses activités GPU et CPU
AMD sépare son activité solutions graphiques avec la création de l’entité Radeon Technologies Group.
AMD se réorganise en dissociant la partie solutions graphiques (puces et cartes graphiques) du reste de son activité.
A cet effet, une nouvelle entité baptisée Radeon Technologies Group vient d’être créée.
Reportant directement à Lisa Su, P-DG d’AMD, c’est Raja Koduri qui prend les rênes de cette nouvelle division. Jusqu’alors vice-président de la division « Visual and Perceptual Computing » au sein d’AMD, il devient ainsi vice-président et chef de produit de cette activité solutions graphiques fraichement créée.
Le besoin de séparer cette activité au sein d’AMD est justifié de la sorte par Lisa Su :
« Avec la création de la division Radeon Technologies Group, nous mettons en place une organisation plus flexible et intégrée verticalement, axée sur la consolidation de notre position en tant que leader de l’industrie graphique et sur la reprise de parts de marché sur le secteur traditionnel des solutions graphiques et en perçant dans de nouveaux marchés comme la réalité virtuelle et la réalité augmentée. »
Diviser pour mieux régner et conquérir semble donc dire le P-DG du groupe.
Mais, l’annonce ne manquera pas de raviver les rumeurs d’une acquisition de tout ou partie d’AMD par un autre groupe. Microsoft avait été mentionné comme intéressé par AMD, il y a quelques semaines de cela.
La création d’une division spécialisée pourrait être le préambule à une réelle scission en deux d’AMD (processeurs d’un côté et solutions graphiques de l’autre) avant une potentielle acquisition.
Mais, il s’agit-là de pures spéculations, tout comme l’entrée significative (jusqu’à 20% du capital) de Silver Lake Partners au capital d’AMD, comme l’indiquait Fudzilla.
Si les spéculations ne manqueront pas d’entourer cette annonce, il est une chose qui ne prête pas à discussion. Il s’agit de l’apport d’ATI à la société AMD.
Rappelons que le constructeur de cartes graphiques canadien est entré dans l’escarcelle d’AMD en 2006, au gré d’une transaction de 5,4 milliards de dollars.
Cette acquisition du rival principal de Nvidia sur le front des solutions graphiques portait alors en germes les premiers SoC (System on Chip : processeur et processeur graphique sur la même puce) signés AMD. Ainsi, en 2014, AMD dévoilait le SoC Kaveri suivi cette année du Carrizo.
Ce dernier est d’ailleurs compatible avec la spécification HSA 1.0 de la Fondation HSA, chapeautée précisément par AMD. De cette manière, grâce au huMA (heterogeneous Unified Memory Access), CPU et GPU partagent le même espace mémoire.
Cette architecture plus cohérente quant à la gestion de la mémoire est aussi plus efficace et nécessite moins d’instructions pour les différentes tâches. Ces spécificités confèrent un véritable plus différenciateur aux APU d’AMD.
Toutes ces étapes ont pu être réalisées grâce à l’apport d’ATI sur l’aspect graphique.
L’intégration CPU et GPU sur une même puce a également permis à AMD de gagner des parts de marché dans le domaine des puces dites « semi-custom » (utilisation d’IP existantes agencées spécifiquement pour le client).
C’est le cas pour les consoles de salon Sony PlayStation 4 et Microsoft Xbox One qui sont toutes deux équipées d’APU AMD. La prochaine console de salon de Nintendo pourrait aussi embarquer une telle puce.
(Crédit photo @AMD)