Quel avenir pour la Radio Numérique Terrestre (RNT) à l’heure de la 3G et l’arrivée prochaine de son évolution, la 4G ?
Face au développement considérable des webradios et autres jukebox, en usage fixe ou mobile grâce au haut débit mobile, la Radio Numérique Terrestre fait figure de projet inutile.
Annoncée depuis 2007, elle n’a toujours pas trouvé de soutien assez fort pour faire son entrée sur le marché.
Une analyse stratégique sous forme de rapport avait été confiée en juin 2010 à David Kessler, conseiller d’État et ancien directeur de France Culture.
Celui-ci a remis au Premier ministre, François Fillon, ses conclusions sur l’avenir numérique de la radio.
Recommandation phare : un moratoire de deux à trois ans. Il s’agirait de mettre en place un observatoire piloté par le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) relatif aux expériences étrangères, à la question des normes de diffusion ainsi qu’aux autres formes de numérisation du média radio.
A demi-mots, l’on comprend que cela repousse un peu plus le lancement de cette radio de nouvelle génération, censée contribuer à renforcer l’offre sur le territoire.
En effet, dans plusieurs régions, toutes les fréquences de la bande FM ont été attribuées, ce qui ne permet pas l’arrivée de nouveaux programmes. La RNT serait un vrai plus dans de telles situaitons.
Le rapport Kessler ne donne d’ailleurs guère d’espoir que cela change, puisqu’il évoque un arrêt total du projet, malgré la bonne volonté apparente des pouvoirs publics.
Expérimentations et renouvellement du parc de récepteurs
Pour lancer une nouvelle norme sur le marché, de nombreux paramètres doivent être réunis. On l’a vu récemment avec la TNT.
Le processus pour l’arrivée de la RNT est similaire : une longue phase d’expérimentations locales doit être prévue avant un déploiement à grande échelle. Ce qui doit se traduire en parallèle par le renouvellement du parc de récepteurs (autoradios, postes fixes, etc) pouvant prendre près d’une décennie si l’on suit l’exemple de pays étrangers.
Qui plus est, les acteurs de l’audiovisuel privés n’ont pas les moyens de financer cette technologie. Les acteurs publics tiennent le même discours d’impossibilité de prise en charge totale de ce nouveau réseau.
Sur ces points, le rapport de David Kessler estime que les conditions techniques et économiques ne sont par réunies et qu’il convient de réaliser des expérimentations (comme en ce moment, à Lyon, avec le soutien de France Multiplex et VDL) pour s’assurer (ou non) de l’appétence des consommateurs.
Il s’agirait de choisir « une zone à coût de diffusion raisonnable où le nombre de fréquences augmenterait significativement ». On pense notamment aux zones frontalières, relativement pauvres en nombre de programmes disponibles en raison de contraintes techniques.
Mais comment équiper une ville ou zone de plus de dizaine de milliers d’habitants ? En prêtant des équipements… ou en leur faisant acheter purement et simplement de nouveaux récepteurs.
« Nous n’ignorons pas les risques que comporte toute expérimentation, notamment celui de faire acheter à l’auditeur des postes numériques dont il n’aura plus vraiment l’usage s’il est décidé d’arrêter définitivement la RNT » , précise le rapport sur ce point.
Au final, en lisant intégralement le rapport, on sent que le sort de la RNT est quasi-définitivement scellé…
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