Du Wi-Fi partout, quitte à s’émanciper des réseaux délimités de hotspots considérés comme des carcans. Telle est l’ambition d’Ozone. Cet opérateur alternatif Wi-Fi, créé par Rafi Haladjian en 2003, a vocation à développer les réseaux pervasifs, un concept qui prône l’émergence d’un univers fluide de communication sans fil avec de nouvelles gammes de services et de produits communicants. Un créneau que ce pionnier du Net français exploite avec sa deuxième société Violet (fabricant du Nabaztag, le « lapin Wi-Fi »). Actuellement, Ozone affiche deux priorités : le développement de la couverture de son réseau Wi-Fi et le lancement du « téléphozone » mêlant téléphonie mobile et Wi-Fi.
Vnunet.fr: Où en est votre projet d’extension géographique du réseau Wi-Fi d’Ozone ?
Rafi Haladjian: Notre priorité numéro un est de parvenir à une couverture quasi totale de Paris et petite couronne d’ici la fin de l’année. Je pense que nous y arriverons à hauteur de 80 ou 85%. Pour le reste, nous ferons de notre mieux. Secundo, nous allons démulitplier les zones de couverture en dehors de Paris. Nous avons démarré avec Rennes et Bruxelles, qui nous servent de villes pilotes. Nous allons en annoncer d’autres progressivement. Le reste de la couverture étant assuré par des partenaires.
Quels types de partenaires recherchez-vous ?
Nous montons un système de franchise avec des acteurs locaux qui prennent en main le déploiement d’Ozone, le tout étant interopérable. Nous avons une demande très élevée de candidats pour entrer dans ce programme. Nous en avons recensé dans toutes les principales agglomérations françaises, sans compter les prétendants pour couvrir des villes moyennes comme Tulle ou Montélimar. L’objectif de cette franchise est de parvenir le plus rapidement possible à une couverture nationale. Tout est fait pour faciliter le travail du franchisé : nous fournissons la technologie et la mutualisation d’un certain nombre de services pour le back-office par exemple. Il n’y a de droit d’entrée au préalable mais nous cherchons à réduire au maximum les coûts d’entrée en favorisant un investissement progressif. Ceci étant dit, nous sommes très regardant sur la crédibilité des acteurs qui veulent rejoindre le programme Ozone.
Votre deuxième grande priorité concerne le lancement du « téléphozone ». Quel planning de sortie avez-vous retenu ?
Nous allons sortir ce service en trois temps : nous proposons ce service à nos utilisateurs pionniers (qui ont accepté d’accueillir une antenne Ozone sur leurs toits). Ensuite, le téléphozone sera proposé à l’ensemble de nos membres. Nous effectuerons enfin un lancement grand public qui devrait survenir d’ici la fin du mois de mai. Nous sommes dans une phase de transition entre le niveau 1 et 2. Ce service forfaitaire sera facturé 9 euros TTC par mois pour tous les clients (membres ou non d’Ozone).
Comptez-vous proposer une gamme de terminaux mobile Wi-Fi à vos clients ?Nous ne voulons pas avoir notre propre gamme de terminaux. Nous estimons qu’un service téléphonique doit être perçu comme un service d’e-mail : on n’impose pas de logiciels ou d’outils pour son usage. Téléphozone est un service téléphonique pur SIP. Il est compatible avec n’importe quel terminal SIP. Cela peut être un logiciel pour PC ou pour un PDA, mais aussi un téléphone qui supporte ce protocole. Cela marche avec les téléphones Wi-Fi/GSM ou Wi-Fi tout court. L’utilisateur peut adopter Windows Messenger ou le logiciel que nous allons fournir gratuitement. Il choisit le canal d’appropriation qui lui convient le mieux.
Dans votre modèle, existe-il un modèle économique « Ozone in » et « Ozone out » à la manière de Skype ?
Oui, un modèle « Ozone in » et « Ozone out » a été intégré mais, à la différence de Skype, il n’y a de dimension de gratuité entre utilisateurs utilisant le même logiciel. C’est un avant tout un modèle de service téléphonique. Vous pouvez téléphoner à n’importe qui avec un numéro de téléphone. Les communications sont tarifées à la minute et la grille de prix télécoms est comparable à ce que vous payez dans le cadre d’une offre multi play en ADSL. Le forfait 9 euros par mois comprend les communications vers les postes fixes en France. Pour les appels vers les mobiles, les numéros internationaux et spéciaux, le barême est comparable à ce que l’on trouve chez Free par exemple.
Comment percevez-vous la couverture actuelle de Paris en Wi-Fi ?
Nous sommes ravis de constater que diverses initiatives, comme la couverture Wi-Fi de San Francisco par Google et l’intérêt autour du projet FON, valident notre modèle. Il faut couvrir en intégralité les villes en Wi-Fi plutôt que de favoriser une couverture sous forme de hotspots et ne pas réserver la couverture Wi-Fi aux laissés-pour-compte de l’ADSL comme dans les zones rurales. Nous ne sommes plus les seuls fous à croire en ce modèle. Pour le cas de Paris, nous avions effectué un war-driving à la période de Noël [technique de repérage des points d’accès sans fil lors d’une tournée en automobile, NDLR]. Nous nous sommes rendus compte qu’Ozone reste le seul prestataire à proposer une connexion partout, sans se soucier de la localisation géographique des hotspots.
Pour accélérer la couverture totale de Paris en Wi-Fi, n’envisagez-vous pas de signer un accord d’interopérabilité avec les opérateurs mobiles ?
Non. Pour deux raisons. Tant que les réseaux de hotspots sont exploités dans un modèle de facturation de 10 à 15 euros par heure de consommation, cela est totalement incompatible avec notre modèle. De plus, un accord avec des opérateurs de hotspots nous apporterait une couverture supplémentaire dérisoire. Les hotspots sont très concentrés aux mêmes endroits. Nous pourrions éventuellement envisager un accord pour couvrir le cas spécifique des aéroports car il est inutile de placer des antennes au milieu de la nature. Mais si vous prenez des exemples comme la Gare de l’Est (sous excluvisité SFR) ou les hôtels Accor (sous exclusivité Orange), Ozone dispose généralement d’antennes aux alentours qui nous sert à proposer un service alternatif. Ces accords d’exclusivité n’ont plus beaucoup de sens.
Comment jugez-vous le modèle économique de Free-Hotspot.com qui propose la gratuité d’accès ?
Nous ne croyons pas non plus à ce modèle qui oblige les consommateurs à accepter de la publicité sur son écran. Cela représente finalement un nombre restreint de points d’accès. Le premier service que l’on devrait rendre à l’utilisateur serait qu’il ne se soucie pas de la disponibilité ou non de l’accès. La gratuité est assez accessoire par rapport à un forfait qui permet d’accéder au Wi-Fi illimité en toute tranquillité.
Pourtant, le fait que Meteor Networks propose l’accès gratuit au Wi-Fi dans les McDonald’s est plutôt pratique?
Le plus important reste la fluidité. S’il faut pratiquer une certaine gymnastique pour gagner une heure de connexion en passant par des écrans de publicité, le jeu n’en vaut pas la chandelle.
Pourriez-vous vous entendre avec Martin Varsavsky, fondateur du réseau Fon ?
Oui, pourquoi pas?Même si la philosophie et l’ambition reste très différente. Malgré tout, la vision de FON reste liée à un déploiement traditionnel de hotspots.
Vous avez été consulté par la Municipalité de Paris qui veut monter un réseau haut débit dans le cadre d’un programme numérique global. Quels messages avez-vous fait passer à cette occasion ?
Paris est une des villes dans le monde à la pointe de la modernité numérique avec un projet de couverture complète en Wi-Fi presque complète grâce à Ozone. Nous devons poursuivre cet effort car nous sommes en avance par rapport à San Francisco sur ce coup-là. Couvrir toute la capitale en fibre est peut-être utile pour répandre des nouveaux usages et ce n’est pas forcément la télévision haut débit. Les vrais nouveaux usages apparaissent à travers l’usage du Wi-Fi. En tout cas, je me montre rassuré dans le sens où le Wi-fi fait partie des principales préoccupations de la Municipalité de Paris. Nous avons eu une réelle écoute mais cela ne se traduit pas par des actes pour le moment. Nous lui avons également demandé de nous faciliter l’installation d’antennes sur le vaste parc immobilier municipal.
Vous avez toujours considéré que le WiMax ne supplanterait pas le Wi-Fi. Pourtant, Free va proposer prochainement cette technologie à ses clients?
Je maintiens ma position. L’annonce de Free me laisse perplexe. Il n’y a pas de terminaux WiMax sur le marché. Et la nouvelle Freebox HD qui a été annoncée n’est pas du tout orientée WiMax.
Parallèlement à Ozone, vous avez également créé la société Violet qui commercialise des objets communicants en Wi-Fi comme le lapin Nabaztag. Cela marche bien ?
C’est aussi une activité en train d’exploser. Et j’en suis ravi. Jusqu’à fin avril, nous avions un problème d’approvisionnement de composants pour la production de lapins. Nous en avons vendu un peu plus de 50 000 à ce jour. Mais, à chaque fois qu’un stock arrive, il est écoulé dans la semaine. Mais nous allons passer à un rythme de production de plusieurs dizaines de milliers par mois. Nous avons démarré la commercialisation sur le marché britannique et les Etats-Unis devraient suivre dans le courant de l’année.
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