ITespresso.fr – Que représente le Big Data chez Havas Media ?
Raphaël de Andréis – Le Big Data est un enjeu à la fois économique, scientifique et sociétal pour les médias, mais également stratégique pour les agences Média, qui doivent désormais placer la donnée au cœur de leurs processus.
Nous disposions déjà d’une data room (2MV Data Consulting) et d’expertises dans le traitement des données avec Artemis ou MFGLabs sans oublier notre trading desk AffiPerf. Nous avons récemment lancé DDOG (Data Driven Organic Growth), notre nouveau processus stratégique articulé autour du management de la donnée, et nous lançons aujourd’hui DYNauction, une nouvelle plate-forme qui nous permet de décliner la logique du RealTime Bidding sur les médias traditionnels comme la radio, la presse ou la télévision.
Toutes ces expertises sont désormais au service de nos clients annonceurs, afin d’améliorer la performance de leur campagnes digitales quel que soit le support utilisé.
ITespresso.fr -Pourquoi soutenez-vous la création d’une chaire « Big Data » à l’Université Paris Dauphine. Espérez-vous une amélioration de vos performances commerciales ?
Raphaël de Andréis – Cette chaire est intitulée « Intelligence des données de grandes dimensions » et vise à accompagner la naissance d’une filière d’excellence en France, réunissant des compétences en informatique et en mathématiques.
Elle repose sur l’idée que l’exploitation des données de grandes dimensions permettra l’émergence de nouveaux applicatifs, de nouveaux produits ou de nouveaux services.
Nous n’attendons pas de retour sur investissement à court terme mais nous sommes certains que le monde de la Communication, dont Havas est l’un des principaux acteurs en France, bénéficiera du fruit du travail des chercheurs.
ITespresso.fr -Peut-on tout de même essayer de quantifier le gain des technologies Big Data sur les campagnes de vos clients ?
Raphaël de Andréis – Notre première mission est d’accompagner l’annonceur dans un écosystème devenu hyper complexe, regroupant des milliers d’acteurs et où les transactions s’effectuent désormais en temps réel. Nous sommes branchés sur de grands médias comme Google ou Facebook, mais également sur des dizaines de places de marché ou de régie, offrant parfois un meilleur ROI à nos clients. Nous nous appuyons notamment sur notre dataware house, qui est sur le sol européen, et qui nous offre une expertise unique de ces nouveaux environnements.
Cette expertise est également au service de la performance de nos clients. L’adoption de technologies Big Data se traduit concrètement par une hausse des taux de clic, des taux de conversion et de gains pouvant dépasser 10% pour le retour sur investissement. Pour des campagnes en centaines de millions d’euros, c’est non négligeable.
ITespresso.fr – Vous vous rapprochez des métiers de la Finance. Faut il également redouter que vous en reproduisez certains excès ?
Raphaël de Andréis – Il est vrai que nous faisons du trading, avec des volumes de données ou des niveaux de transaction qui se rapprochent de ceux observés sur les marchés financiers. Mais si nous nous inspirons de leurs bonnes pratiques, nous veillerons à ne pas reproduire leurs erreurs, avec des prises de risque excessive ou une méconnaissance des produits qu’ils manipulaient (NDLR : subprimes…). Une agence média doit rester un tiers de confiance agnostique et garantir une prestation sécurisée et haut de gamme à ses clients.
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