Dans quelques semaines, c’en sera fini de RapidShare.
Le site de téléchargement direct d’origine allemande – mais basé essentiellement en Suisse – a fixé l’échéance : il stoppera son activité d’hébergement de fichiers le 31 mars prochain. Passé cette date, les utilisateurs ne pourront plus accéder à leur compte… et donc à leurs données.
RapidShare ne précise pas les raisons qui l’ont poussé à mettre la clé sous la porte. Il est fort probable que le changement de modèle économique entrepris ces dernières années n’ait pas fourni les résultats escomptés. Les premiers signaux d’alerte avaient été détectés en 2013, avec une vague de suppressions de postes sur fond de chute du trafic.
Devenu l’une des places fortes du partage illégal de films, de musique et de séries, RapidShare aura longtemps été le principal concurrent de MegaUpload. Les internautes s’y étaient rabattus pour fuir la surveillance massive des réseaux peer-to-peer, notamment en France avec le dispositif Hadopi.
RapidShare a d’ailleurs eu maille à partir avec de nombreux ayants droit. Dès 2007, la GEMA, équivalent allemand de notre SACEM (société collective de gestion des droits des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique), obtenait une injonction temporaire à l’encontre de l’hébergeur, accusé d’avoir « usé de manière illégale d’œuvres sous copyright ».
Assurant, pour sa défense, ne pas être en position de contrôler le contenu téléchargé par ses utilisateurs, RapidShare était finalement condamné, en 2008, à vérifier l’intégralité des fichiers ajoutés sur ses disques durs et à conserver des traces de toutes les personnes envoyant des fichiers.
Sentant la pression monter, le site avait lancé, en 2010, d’autres mesures visant à décourager les contrefacteurs et à assurer la disparition d’un maximum de contenus illicites. Mais c’est bien la fermeture subite de Megaupload (le 19 janvier 2012 par le FBI) qui avait agi comme un catalyseur.
Dans la foulée de cet événement, RapidShare avait publié un manifeste établissant un code de bonne conduite sur la protection du droit d’auteur. L’hébergeur ne s’en cachait d’ailleurs plus : si son trafic avait explosé de 40 % après la chute de l’empire MegaUpload, c’est avant tout parce qu’un « certain nombre de contrefacteurs [avaient] choisi RapidShare pour leurs activités illégales« .
Pour juguler cet appel d’air, il avait été décidé, le 24 février 2012, de limiter à 30 Ko/s le débit en téléchargement pour les utilisateurs sans abonnement premium. Une barrière finalement levée au mois d’octobre, au profit d’une politique améliorée de lutte contre le partage de fichiers illégaux.
Crédit illustration : RAJ CREATIONZS – Shutterstock.com
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