Le rapport gouvernemental sur la neutralité du Net échauffe les esprits
La diffusion de quelques extraits puis de l’intégralité du rapport gouvernemental sur la neutralité des réseaux a suscité de nombreux commentaires sur la Toile. Le calme avant la tempête ?
Concrètement, cela permet au moteur de recherche de rémunérer le fournisseur d’accès qui va lui réserver un ou plusieurs ports sur ses routeurs pour s’interconnecter et ainsi écouler son trafic plus rapidement au lieu de passer par un opérateur de transit tiers ou un point de peering public.
Reste que la livraison du contenu à l’abonné final est toujours soumise aux aléas de la charge du réseau et peut donc pousser les fournisseurs d’accès à proposer des interconnexions régionales pour se rapprocher toujours plus près des utilisateurs. Obligeant de fait les éditeurs et les fournisseurs de services à investir eux-mêmes pour faire évoluer leurs infrastructures.
Si l’on parle des réseaux fixes, la mobilité est également à prendre en compte.
« L’argument de congestion (des réseaux, ndlr) est valable sur le mobile, mais n’autorise pas la discrimination » , rétorque pour sa part Benjamin Bayart chez Ecrans.
L’amélioration de la qualité de service n’est pas la seule composante qu’est susceptible de bousculer une remise en cause de la neutralité des réseaux. La notion de filtrage et blocage de sites jugés illicites est également à prendre en compte, tout comme la priorité donnée à certains services plutôt que d’autres.
« Ma démarche est une invitation faite à tous, à se saisir d’un sujet qui ne peut laisser personne indifférent, puisqu’il est question de libertés publiques et de grands équilibres économiques » , se justifie pour sa part NKM.
La rentrée de septembre devrait être agitée.
Outre la poursuite des débats autour de ce rapport, la députée Laure de la Raudière (que nous avions interrogé au printemps dernier, ndlr) en charge des médias et des sujets numériques pour le compte du parti de la majorité présidentielle (UMP), a déclaré que des auditions allaient avoir lieux dès le mois de septembre et qu’une proposition de loi pourrait être déposée avant la fin de l’année.
C’est à ce moment que nous verrons si la notion de neutralité du Net est un mot noble préservé de l’appétit des lobbying.