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Recherche en ligne : des cartes redistribuées par Edward Snowden ?

Le marché de la recherche en ligne, bouleversé par les révélations d’Edward Snowden ?

À s’en fier aux statistiques des principaux cabinets d’études, le phénomène n’est pas flagrant. Google mène toujours largement la danse, suivi par Yahoo et Microsoft (avec Bing).

Les inquiétudes nées des divulgations de l’ancien consultant NSA auraient toutefois permis à certains acteurs de monter en puissance… jusqu’à devenir rentables, sans nécessairement exploiter des techniques de ciblage publicitaire.

Illustration avec DuckDuckGo, dont le P-DG et fondateur Gabriel Weinberg s’est livré, la semaine passée, à une session de questions-réponses sur Hacker News.

Reconnaissant avoir « gagné plusieurs années » grâce à Edward Snowden, le dirigeant assure toutefois qu’il existait déjà, bien avant l’éclatement du scandale NSA, une certaine prise de conscience chez les utilisateurs quant au respect de leur vie privée. Et d’évoquer le tollé suscité, en 2012, par les modifications que Google avait apportées à sa politique de confidentialité pour pouvoir pister les utilisateurs sur l’ensemble de ses services Internet.

duckduckgo-snowden

Lancé il y a sept ans, DuckDuckGo a justement choisi de prendre ses distances avec ce modèle économique. « Il est faux de croire que l’on a absolument besoin de pister les gens pour dégager des revenus avec un moteur de recherche », assène Gabriel Weinberg.

En l’état actuel, DuckDuckGo vit essentiellement de la publicité, mais celle-ci n’est pas ciblée (pas de cookies). Elle est contextuelle, affichée en fonction des requêtes, via les régies de Microsoft et Yahoo, qui reversent une commission sur chaque clic.

« Cela fonctionne, car la recherche en ligne est souvent associée à une intention d’achat. […] Les techniques de ciblage ne valent que pour le reste du Net, où cette intention d’achat est moins évidente », explique Gabriel Weinberg.

Le fondateur de DuckDuckGo reconnaît avoir tenté de réduire sa dépendance à la publicité en passant par de l’affiliation. Mais la démarche est rendue complexe par la politique de confidentialité du moteur de recherche.

Concernant les dotations, il est difficile d’en accepter, « ne serait-ce que parce que DuckDuckGo est une société à but lucratif ». Par ailleurs, elle ne souhaite pas collecter d’informations personnelles. Les paiements devraient donc s’effectuer via des solutions comme Bitcoin, pas encore suffisamment répandu.

DuckDuckGo enregistre aujourd’hui plus de 8,5 millions de requêtes par jour (un pic à 11,5 millions a été relevé le 28 septembre 2015). Pour Gabriel Weinberg, le potentiel est grand : l’outil est encore relativement peu connu, alors qu’une étude du Pew Research Center montre que 40 % des internautes « préféreraient ne pas être pistés pendant leurs recherches en ligne ».

La stratégie à long terme s’oriente sur la fonction Instant Answers, qui affiche, au-dessus des résultats de recherche et des publicités, plusieurs sources « de confiance » sélectionnées par la communauté pour répondre à des requêtes précises.

La plate-forme utilisée pour apporter des contributions – DuckDuckHack – est open source, au même titre que les réponses. Il s’agit désormais de s’associer à « des milliers de sites » susceptibles d’apporter les informations idéales sur des domaines de niche.

Crédit photo : Light and Dark Studio – Shutterstock.com

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