Reconnaissance faciale : Facebook irrite encore une fois les CNIL européennes
Facebook veut généraliser les « tags »‘ automatiques pour la reconnaissance faciale. Mais des commissions de protection de la vie privée en Europe contestent l’approche par défaut du réseau social.
Facebook veut généraliser les tags automatiques par le biais de la reconnaissance faciale.
Mais, en Europe, certaines autorités de régulation de protection de la vie privée ne l’entendent pas de cette oreille.
Gérard Lommel, Président de la Commission Nationale pour la Protection des Données du Luxembourg (équivalent de la CNIL en France), critique l’approche, selon les éléments retenus par l’AFP.
Il se montre vigilant vis-à-vis du nouveau service de reconnaissance faciale automatique du réseau social :
« La façon dont le logiciel de reconnaissance faciale est mis en place par Facebook, qu’il est activé par défaut sans que les utilisateurs donnent leur accord préalable, nous inquiète », déclare Gérard Lommel.
« Nous avons commencé à travailler sur cette question au niveau des différentes autorités de protection des données en Europe. »
D’autres autorités nationales au Royaume-Uni, en Irlande et en Allemagne commenceraient à examiner le problème.
L’objectif est de déclencher une enquête en collaboration avec tous ses collègues européens au sein du groupe de travail européen Article 29 (ou G29).
Ce groupe rassemble de façon très officielle « les représentants de chaque autorité de protection des données des pays membre de l’Union européenne. »
Selon les propos rapportés par Bloomberg, Greg Jones, porte-parole de rapporte de son côté la réaction que l’Information Commissioner’s Office (ICO), la CNIL anglaise, qui serait en train de « parler à Facebook ».
« Nous voulons que Facebook soit franc sur la façon dont les données personnelles des gens sont utilisées. […] Les problèmes de vie privée que ce nouveau logiciel pourrait soulever sont évidents« , commente Greg Jones, porte-parole de l’Information Commissioner’s Office (ICO) du nom de l’équivalent CNIL au Royaume-Uni.
Pourtant, Facebook avait tenté de désamorcer les éventuelles polémiques sur le respect de la vie privée dès le lancement de cette nouvelle fonctionnalité.
Les responsables du réseau social assurent que seuls les amis peuvent tagguer un utilisateur.
Autre précaution : lorsqu’un tag est posté la personne concernée est tout de suite prévenue et peut le supprimer.
Enfin, il serait possible de désactiver simplement l’option de tag automatique.
Peine perdue. »Les tags sur les photos des gens devraient se baser sur un accord préalable des personnes et ne peut pas être activé par défaut« , considère Gérard Lommel.
Le groupe de l’Article 29 va donc « clairement expliquer à Facebook que ça ne peut pas se passer comme ça« .
Cette nouvelle polémique surgit en plein débat sur le débat européen de la révision de la directive des données personnelles.
Ce qui ne va pas manquer d’alimenter les contributions en faveur d’une protection renforcée des internautes.