Recrutement PME : le numérique n’est pas encore automatique
Les données de Bpifrance suggèrent, dans les PME, un moindre usage des outils numériques par rapport aux canaux de recrutement « traditionnels ».
Aux réseaux sociaux, les recruteurs préfèrent leur propre répertoire de contacts et l’examen des candidatures spontanées.
Ce constat ressort d’une étude que l’Apec (Association pour l’emploi des cadres) a menée avec l’ANDRH (Association nationale des directeurs des ressources humaines).
Il s’impose aussi à la lecture d’un rapport de Bpifrance intitulé « Attirer les talents dans la PME ».
La banque publique d’investissement s’est appuyée sur environ 2 000 réponses d’entreprises, dont près des deux tiers comptant moins de 50 salariés.
Les candidatures spontanées apparaissent comme le principal canal exploité pour le recrutement (84 % s’en servent au moins « occasionnellement »). Arrivent ensuite la cooptation (75 %) et l’apprentissage (73 %, alternance et stages compris).
Les taux sont plus bas pour les sites d’emplois privés (58 %) et les réseaux sociaux (37 %).
Ils présentent en outre une variation beaucoup plus importante en fonction de la taille des entreprises.
Alors que la proportion atteint 69 % pour les sites d’emplois privés chez les entreprises de plus de 250 salariés, il s’élève à 39 % chez celles qui en comptent moins de 50. L’écart est similaire sur le volet réseaux sociaux (32 % vs 65 %).
Le différentiel est moins important pour les candidatures spontanées (83 % vs 90 %) et la cooptation (74 % vs 78 %).
Au global, 72 % des entreprises affirment rencontrer des difficultés de recrutement sur les profils opérationnels (ouvriers, techniciens, cadres qualifiés) ; 41 % sur les profils commerciaux.
Bpifrance invoque des critères de recrutement parfois trop exigeants, mais aussi un manque d’attractivité dont l’implantation géographique est l’un des facteurs, aux côtés des faibles perspectives d’évolution pour les salariés.
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