Les recommandations présentées par le gouvernement lors de la réunion finale du Grenelle des ondes, en mai dernier, préconisaient notamment de lancer des expérimentations de l’abaissement des valeurs des émissions des ondes à 0,6 volt / mètre par les antennes-relais dans les villes qui se porteront volontaires, en attendant les conclusions de l’étude de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) sur la potentielle dangerosité des ondes émises par ces antennes-relais, qui devrait être rendue la semaine prochaine.
Seulement, cet abaissement du seuil d’émission des ondes des réseaux mobiles, s’il est finalement mis en place, nécessitera des aménagements de la part des opérateurs. Et cela risque de coûter cher : entre 3,6 et 7 milliards d’euros, selon une étude réalisée par le cabinet Sia Conseil.
La baisse des seuils d’exposition des antennes-relais au plan national réduirait la portée et la puissance d’émission de ces antennes. Pour compenser la diminution de cette couverture, il faudrait installer de nombreuses nouvelles antennes-relais.
Ainsi , l’investissement serait de 3,6 milliards d’euros si les seuils devaient descendre à 0,6 V/m dans la rue et de 7 milliards s’il fallait atteindre cette valeur à la sortie de l’antenne, estime le cabinet. S’ajoute à cette importante somme les frais liés à la maintenance de ces antennes, qui pourraient coûter, chaque année, entre 800 millions et 1,6 milliard d’euros.
Concernant le financement, le cabinet Sia Conseil relève deux cas de figure : l’Etat décide de tout prendre à sa charge, ou les procédures de baisse des seuils d’exposition seront à la charge non seulement des opérateurs mobiles, mais aussi des mobinautes. Les opérateurs répercuteraient ainsi en partie sur la facture télécoms de leurs clients le coût des travaux : soit une augmentation de 9 à 17%.
En outre, si l’abaissement des seuils d’exposition aux antennes-relais est un jour confirmé, il pourrait contribuer à élargir la fracture numérique en France, en créant de nouvelles zones blanches, et en entraînant ainsi une « dégradation nette de la qualité du service rendu », notamment pour les entreprises, qui ne pourraient plus utiliser de manière aussi fluide leurs services mobiles.
Ces « impacts technico-économiques » pourraient même nuire au quatrième opérateur mobile, qui ne sera alors pas en mesure de couvrir de son réseau mobile 25% de la population en deux ans, comme cela est prévu.
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