Le profil de Stéphane Roussel, ex-directeur des ressources humaines chez Vivendi devenu P-DG de SFR, ne l’empêche pas de la jouer cash.
« J’ai écrit avant Noël au président du régulateur et au Premier ministre », déclare-t-il à propos du refarming.
« Si Bouygues Telecom obtient les fréquences en 1800 MHz, alors cela entraînera la destruction de 5000 emplois dans l’écosystème SFR. »
Mais le risque potentiel de pertes d’emplois diminuerait de moitié si cette décision surviendrait en 2014, selon des calculs internes de l’opérateur filiale du groupe Vivendi sous les feux de l’actualité cette semaine.
Ces propos, relayés par Les Echos, vont alimenter le débat sur le refarming et sans doute les discussions de coins de table à l’occasion de la cérémonie des vœux de l’ARCEP organisée ce soir.
Quel est l’enjeu ? La possible réallocation de certaines fréquences actuellement dédiées à la 2G pour faire de la 4G à moindre coût.
Bouygues Telecom a déposé une demande dans ce sens et le régulateur des télécoms est en train d’étudier le dossier.
Ce n’est pas du tout du goût de la concurrence : SFR, Orange et Free Mobile considèrerait un feu vert de l’ARCEP comme un « avantage indu » donné à Bouygues Telecom.
« Ce serait une modification a posteriori des conditions dans lesquelles les opérateurs ont candidaté aux licences 4G », précise Pierre Louette, DGA de France Telecom – Orange, dans la dernière éditions des cahiers de l’ARCEP (décembre 2012).
Dans une récente plus récente, Xavier Niel, principal dirigeant d’Iliad-Free, déclarait au Figaro que le fait de « lancer dès 2013 la 4G sur les fréquences 1800 MHz serait un énorme cadeau à l’opérateur le moins engagé dans la couverture numérique du territoire et la certitude d’une destruction massive d’emplois ».
Une allusion à Bouygues Telecom qui a initié un plan de départs volontaires en interne (556 postes).
Outre ce que l’on considère comme un « chantage à l’emploi » dans la sphère gouvernementale, SFR envisage une saisine du Conseil d’Etat en cas de satisfaction donnée à Bouygues Telecom.
Le principal opérateur intéressé ne se laisse pas démonter et affûte ses armes. Si Bouygues Telecom obtient satisfaction sur le refarming, il s’engage à créer 400 emplois, dont la moitié chez les sous-traitants.
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