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Rémi Calvet (Ingenico) : « Paiement électronique : nous venons du hardware, nous visons le software »

C’était la période de calme avant la tempête.

Dans le cadre du salon Cartes 2010 (Paris, 7-9 décembre), ITespresso.fr avait rencontré Rémi Calvet, Vice-Président Communication d’Ingenico, afin de dresser un panorama des activités du groupe français orienté paiements électroniques qui fête ses 30 ans en 2010.

Une dizaine de jours plus tard, le fabricant de terminaux de paiements fait l’objet d’une offre de rachat émanant du consortium américain Danaher, qui dispose d’une portefeuille de sociétés évoluant dans l’électronique professionnelle.

« Au stade actuel des discussions », l’idée d’un rapprochement a été rejetée par la direction et les actionnaires d’Ingenico.

Dans un communiqué en date du 21 décembre, la direction d’Ingenico se montre encore plus catégorique : « à la suite de nombreux commentaires récents, Ingenico tient à rappeler qu’aucune offre ferme n’a été déposée. Aucune discussion portant sur le capital de la société n’est en cours avec Ingenico. »

Le gouvernement suit ce dossier avec attention car il considère Ingenico comme une perle high-tech qui doit servir les intérêts économiques français.

Nous diffusons aujourd’hui l’interview que nous avons réalisée dans le cadre du salon Cartes. En recontactant Rémi Calvet le 22 décembre afin de commenter l’actualité portant sur l’offre de rachat de Danaher, notre interlocuteur n’a pas souhaité apporter de commentaires supplémentaires.

Pourquoi Danaher s’intéresse aux produits d’Ingenico ? Des éléments de réponse se trouvent sûrement ci-dessous (interview réalisée le 7 décembre 2010).

ITespresso.fr : Quelles sont les grandes tendances du marché de la carte à puce ?
Rémi Calvet : Il y a des facteurs importants dans lesquels Ingenico opère. Tout d’abord, il y a la sécurité avec des normes qui évoluent en permanence. Le fait de développer et de disposer de ces certifications constitue une barrière à l’entrée car cela nécessite des efforts en R&D. Une société comme Ingenico investit 100 millions d’euros par an dans la R&D mais ce montant est à considérer sur quatre ou cinq ans. Du coup, la R&D représente un investissement global de 500 millions d’euros. L’innovation technologique est également un volet important pour répondre aux besoins des marchands pour être en phase avec les consommateurs. Les terminaux que l’on développe ont des fonctions à valeur ajoutée (écrans tactiles, services visuels…). Enfin, Ingenico a la légitimité pour être présent chez le marchand. Ceux qui font du processing ne l’ont pas, faute de présence physique. Prenons par exemple le cas d’Apple, à la fois présent dans le hardware et le software. Ingenico développe un binôme similaire d’activités. Plus précisément, nous venons du hardware et nous nous développons vers le software.

ITespresso.fr : Jusqu’où comptez-vous approfondir le volet software ?
Rémi Calvet : En juin dernier, nous avons dévoilé un plan stratégique de développement. A l’horizon 2013, nous comptons réaliser 40% de notre chiffre d’affaires avec des services. Actuellement, le taux est de 25-30%. La politique de croissance externe est plutôt orientée vers les services car la consolidation dans le hardware est terminée. Deux acteurs ont 85% de part de marché des terminaux de paiement électronique : Ingenico qui a probablement 39% de part de marché (avec une base de 15 millions de terminaux déployés dans le monde) et VeriFone qui détiendra une part peut-être légèrement supérieure après l’intégration de la division terminaux de paiement de Gemalto et du rachat de Hypercom. D’ici 18 mois, on peut imaginer que les deux acteurs disposeront d’une part de marché proche de 40% chacun. Le marché des terminaux de paiement électronique croît de 6% en volume chaque année. On devrait terminer l’année avec 4 millions de terminaux livrés par Ingenico. Sachant qu’il y a une tendance à renouveler les TPE tous les cinq ans environ.

(lire la fin de l’interview page 2)

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