L’expertise de Remotium dans le domaine du VMI a séduit Avast… à tel point que l’éditeur d’origine tchèque spécialisé dans les solutions antivirus a pris le contrôle de cette start-up californienne pour en faire sa filiale.
L’acronyme VMI, utilisé pour « Virtual Mobile Infrastructure », décrit une technologie de virtualisation d’applications mobiles.
Au premier abord, on pourrait penser à une offre de type VDI ( « Virtual Desktop Infrastructure », environnements de bureaux virtuels) qui serait calquée à l’univers du mobile, à l’instar de cette couche d’émulation Android que Microsoft a récemment annoncée pour Windows 10.
Mais la plate-forme VMI conçue par Remotium va plus loin : elle associe les avantages du VDI en matière d’accès distant aux bénéfices des solutions MDM (« Mobile Device Management ») et EMM (« Enterprise Mobility Management ») sur les questions de sécurité.
Cette couche de protection est un argument déterminant si l’on considère que techniquement parlant, l’offre Virtual Mobile Platform (VMP) de Remotium consiste à virtualiser des applications mobiles… sur des terminaux mobiles.
Construit sur Android Open Source Project, VMP se veut aussi moins coûteux à exploiter que des solutions basées sur des OS soumis à licence.
Mais c’est bien le volet sécurité qui a retenu l’attention d’Avast, Remotium offrant aux administrateurs IT un niveau de contrôle que ne fournit pas le VDI. Par exemple, le filtrage des requêtes HTTP pour chaque application ; ou la restriction de certaines permissions risquant d’exposer des données.
Sur ce dernier point, Remotium a opté pour une technologie de streaming inspirée du cloud gaming. Aucun élément n’est jamais stocké sur l’appareil de l’utilisateur final (sous Android 4.0, iOS 6 ou toutes versions ultérieures), où est installé le client VMP.
Ce dernier se connecte à la plate-forme côté serveur et permet d’utiliser, sur une interface native, les applications d’entreprise, éventuellement en lien avec des services d’annuaire de type Active Directory et d’autres politiques de sécurité telles que l’authentification forte ou la restriction d’accès selon le réseau utilisé.
En matière d’expérience utilisateur, on notera la prise en charge d’éléments comme le GPS, l’appareil photo et l’accéléromètre. Remotium souligne aussi cette « séparation physique » des données personnelles de celles relevant de l’entreprise. Enfin, toujours dans une logique de sécurité, les instances VMP ne sont pas persistantes.
Les équipes de Remotium vont rejoindre celles d’Avast, renforçant non seulement son effectif qui compte environ 600 employés, mais aussi et surtout son portefeuille de solutions de sécurité mobile, à l’heure où l’on approche de la barre du milliard et demi de salariés équipés (le seuil sera atteint fin 2015, selon IDC).
Crédit photo : francemora – Shutterstock.com
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