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Renault-Nissan : l’alliance veut associer conduite autonome et services de mobilité

L’alliance Renault-Nissan avance ses pions dans les services dédiés à la mobilité urbaine, au-delà de la conception et la production de véhicules.

Ogi Redzic, Vice-Président en charge des véhicules connectés et des services de mobilité au sein de l’alliance Renault Nissan, estime que des services de conduite autonome intégrés dans des modèles de véhicules électriques  « certainement dans les 10 ans ».

« L’avenir est à l’automatisation, aux véhicules électriques, à l’autopartage et aux services de réservation de voitures », évoque  l’expert dans une interview accordée à Reuters.

Progressivement, Renault installe ses pions dans ce sens. A travers le programme d’open innovation City Makers, le groupe automobile s’associe au NUMA, à la Ville de Paris et à AXA pour avancer sur des axes comme les services associés aux véhicules électriques, l’infodivertissement, l’intermodalité et l’entretien de la voirie.

Des tests ont démarré dans ce sens avec des véhicules autonomes qui fonctionnent sur des trajets prédéfinis avec des points de ramassage et de dépose prédéterminés, précise Reuters.

Dès le printemps 2016, l’alliance Renault-Nissan avait inauguré Renault Mobility, un service de location de véhicules en libre-service en piochant dans sa gamme variée de véhicules.

Les tests avaient démarré fin 2015 puis le dispositif  avait fait l’objet d’une phase pilote dans le quartier d’affaires de La Défense et sur le site du groupe situé à Plessis-Robinson en région parisienne. Renault Mobility a vocation à devenir disponible sur le territoire national (4000 points de contacts).

Pour avancer sur ce segment de l’autopartage, Renault Mobility s’appuie sur les solutions technologiques proposées par RCI Mobility (filiale de RCI Bank and Services).

Conduite autonome : Renault et Nissan avancent

Sur le front de la conduite autonome, Nissan apporte sa contribution. Le groupe automobile japonais collabore avec l’éditeur logiciel DeNA (apps de shopping, gaming, réseau social, santé, automobile…), basé à Tokyo.

Les objectifs avaient été dévoilés lors du CES 2017 :  mener des tests d’usages commerciaux, comme des livraisons par exemple, utilisant des véhicules sans conducteur.

Le programme devrait s’étendre progressivement à d’autres pays, puis à horizon 2020 au transport de personnes dans la métropole de Tokyo.

Nissan avait profité de la fenêtre du show-room technologique pour présenter une nouvelle plateforme (SAM, acronyme de Seamless Autonomous Mobility) inspirée de technologies de la NASA.

Elle est censée favoriser la reprise de contrôle à distance par un opérateur humain d’un véhicule sans chauffeur bardé de capteurs et de technologies d’intelligence artificielle.

Renault avance aussi main dans la main avec la start-up nuTonomy qui voudrait faire émerger des flottes de taxis sans chauffeur en zones urbaines. Des expérimentations dans ce sens sont apparues à Singapour et à Boston (USA) en exploitant des modèles électriques autonomes ZOE.

Lors du Mobile World Congress organisé à la fin du premier trimestre, le groupe Renault-Nissan et Transdev (CDC + Véolia) ont annoncé leur intention de développer des flottes de véhicules électriques autonomes pour des segment d’offres de transport public ou à la demande. L’équipementier américain Delphi a récemment rejoint le programme.

Récemment, Renault a fait savoir courant mai qu’il comptait reprendre un pôle technologique d’Intel entre Toulouse et Sophia-Antipolis pour avancer sur la conduite connectée.

Le groupe de Carlos Ghosn coopère aussi avec Microsoft sur l’élaboration d’une plateforme dédiée qui serait embarqués sur les futurs modèles de véhicules.

SCOOP toujours prêt

Ogi Redzic précise à Reuters que le cadre législatif est trop restreint pour favoriser l’éclosion de la conduite autonome.

« La plupart des juridictions mondiales n’autorisent pas expressément les véhicules à fonctionner sans conducteur sur des routes normales », précise le Vice-Président en charge des véhicules connectés et des services de mobilité au sein de l’alliance Renault Nissan.

Mais les tests progressent sur le territoire national. A travers un focus thématique apparu en fin de semaine dernière sur le site Internet de Renault, on apprend la participation de Renault au projet SCOOP (pour Systèmes COOPératifs) en France.

C’est un projet de déploiement pilote de systèmes de transports intelligents (ITS, acronyme  d’Intelligent Transportation System) élaboré avec divers acteurs : le ministère de la Transition écologique et solidaire, des collectivités territoriales, des gestionnaires d’infrastructures, des universités et des centres de recherches et d’études scientifiques.

SCOOP a vocation à servir de canal de communication entre les véhicules et également entre les véhicules et les infrastructures routières pour améliorer la sécurité sur les routes et de fluidifier la circulation.

Initié en 2014, le projet SCOOP entre dans une phase d’expérimentation à grande échelle : 2000 kilomètres de routes vont être dotés d’unités fixes dans cinq régions françaises : Ile-de-France, A4, Isère, rocade de Bordeaux et Bretagne.

Un échantillon de 3000 véhicules – dont un millier de Mégane équipées par Renault en sortie d’usine de Palencia (Espagne) – commenceront bientôt à circuler à travers la France.

Sur la feuille de route, le groupe Renault-Nissan cherche à lancer une dizaine de modèles équipés de fonctions de conduite autonome d’ici 2020. Les premiers services commerciaux arriveraient ensuite en vue d’un généralisation des usages.

Vidéo Projet SCOOP (via YouTube) – juin 2017 :

(Crédit photo : Renault)

(Article enrichi par Philippe Guerrier)

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