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La rentrée Iliad-Free : le petit abécédaire pour s’y retrouver

(Update 09/09/15) « Un modèle de croissance robuste qui repose sur un modèle simple et qui génèrent du chiffre d’affaires et de la rentabilité. »

C’est en ses termes que Maxime Lombardini a commenté les résultats financiers pour le premier semestre 2015 lors d’un point presse organisé lundi dans le siège parisien du groupe télécoms.

Le Directeur général du groupe Iliad-Free a abordé divers points portant sur le développement du groupe télécoms, avec le soutien du directeur financier Thomas Reynaud.

Le principal dirigeant du groupe Xavier Niel était absent pour ce focus semestriel.

La croissance des activités d’Iliad-Free est clairement portée par la mobilité qui représente maintenant 40% du CA groupe (880 millions d’euros).

Parallèlement à la communication corporate, d’autres affaires ont éclaté en lien avec la concurrence dans les télécoms.

ITespresso.fr vous propose un abécédaire raccourci pour faire le point sur les points saillants de la rentrée Iliad-Free.

C comme Contrat d’itinérance 2G-3G avec Orange

Le contrat de six ans d’itinérance signé avec Orange arrive à terme. « Des discussions ont été entamées avec l’ARCEP et Orange pour définir les modalités d’extinction », précise Maxime Lombardini.

Mais le groupe télécoms parie sur des échéances progressives. « Car il sera impossible de terminer le deploiement de notre réseau dans les zones très dense d’ici un an et demi.

L’objectif est ne pas dégrader la qualité de service fourni à nos abonnés. »

Effet collatéral de la Loi Macron du 6 août 2015 : l’ARCEP pourra examiner les accords de mutualisation réseaux, y compris celui qui lie Orange à Iliad pour l’itinérance 2G et 3G.

« Les travaux permettant de définir les modalités et le calendrier de l’extinction débutent tout juste », indique le DG d’Iliad-Free.

C comme croissance externe

On oublie l’échappée belle aux USA avec la tentative de racheter T-Mobile. Et on laisse aussi de côté la consolidation du secteur en France.

« Une acquisition n’est pas indispensable dans notre dynamique de croissance », selon le DG d’Iliad, interrogé sur la question de la consolidation en France. « Nous n’avons pas vocation à surveiller des acquisitions. »

Auparavant, en intervenant sur BFM Business, il précisait : « Nous sommes très pragmatiques. Si on peut récupérer des fréquences et des éléments de réseau pour accélérer notre déploiement, on ne le refuse pas. Maintenant, on n’est pas des militants de la consolidation ».

De son point de vue, les opérateurs français sont de toute façon partis pour « rester à quatre pendant un petit moment ».

D comme Dégroupage ADSL

Le groupe de Xavier Niel se présente comme « le premier dégroupeur de France » (7600 NRA dégroupés pour une couverture de 87% de la population française).

Une proportion de 20 % de sa base d’abonnés fixes est en mesure d’accéder à une hausse des débits via la tehcnologie VDSL2 (7600 NRA équipés).

F comme Freebox mini 4K

La direction ne fournit pas bilan d’étape chiffré sur le volume écoulé de la première box triple play sous Android TV sortie en mars 2015 : Freebox mini 4K.

« La mission est accomplie pour renouveler notre offre d’entrée de gamme, qui est bien positionnée en termes technologique et prix », se contente de préciser Maxime Lombardini.

F comme Fibre optique : la guerre sur les mots (volet 1)

Maxime Lombardini est revenu sur l’exploitation de l’appellation « fibre » qui risque d’être galvaudé dans la promotion des offres très haut débit.

« Nous avons aujourd’hui un opérateur de câble [Numericable, ndlr] qui utilise le terme fibre pour faire sa promotion. Les autorités qui gèrent la communication sur la consommation devraient être plus vigilantes. »

« C’est un rebrand habile de transformer le câble en fibre », a déclaré Maxime Lombardini. « Nous ne sommes pas les seuls à le penser. Orange aussi. »

« La fibre doit être un terme réservé. Sinon, il faut préciser dans quelle technologie la terminaison se fait », a précisé le DG d’Iliad.

Celui-ci se rappelle qu’il y a deux ans, le gouvernement avait émis un arrêté relatif au débit Internet pour encadrer la communication sur les réseaux cuivre.

Une mesure qui avait été prise pour éviter les dérapages avec le lancement de la technologie VDSL2 en France (et Free avait été rattrapé au collet à l’époque par l’ARCEP).

Le dirigeant d’Iliad demande une extension de cette approche sur la terminologie par mesure de précaution et par transparence vis-à-vis des consommateurs finaux : comment encadre l’usage du terme « fibre » dans le cadre de l’exploitation d’un réseau câblé ?

F comme Fibre optique : le déploiement réseau (volet 2)

C’était en 2006 et Xavier Niel évoquait déjà de manière volontariste le déploiement de ce vaste chantier dans la presse : la fibre optique.

Presque dix ans plus tard, le groupe Iliad se contente de préciser qu’il dispose d’une base de plus de 100 000 abonnés à la fibre à domicile (FTTH).

On pourrait croire que le sujet traîne. En fait, le dossier THD avance. Plus lentement mais incontestablement. La fibre fait partie des priorités des investissements réseaux d’Iliad (« un milliard d’euros déjà investi »).

L’heure de l’offensive commerciale n’est pas arrivée bien que SFR et Orange commencent à développer la visibilité de leurs offres respectives d’Internet très haut débit.

Dans les zones très denses, le groupe Iliad évoque 230 NRO (nœuds optiques) déployés susceptible de couvrir 3,4 millions de prises.

En dehors des zones très denses, le groupe de Xavier Niel a signé un accord de co-investissement réseaux avec Orange portant sur 4,5 millions de logements couverts d’ici 2020.

Les raccordements en mode « horizontal palier » (terminaison finale pour accéder au domicile des clients) débutent, a précisé Maxime Lombardini.

A fin juin, dans les zones moyennement denses, le groupe revendique une couverture de 700 000 prises raccordables.

F comme Fréquences : refarming 1800 MHz et bande 700 MHz

Après le refarming 1800 MHZ obtenu par Bouygues Telecom (autorisation d’exploiter des fréquences 2G en 4G) en vertu de la décision ARCEP du 16 décembre 2014, Iliad a récupéré 5 MHz dans cette bande de fréquences. Les fréquences sont disponibles sur l’ensemble du territoire métropolitain depuis le 1er juillet.

Désormais, au tour d’Orange et de SFR de bénéficier du refarming 1800 MHz. L’ARCEP a donné son feu vert dans ce sens le 30 juillet. Par ricochet, Free Mobile récupèrera 10 MHz par cette voie d’ici mai 2016.

Le dossier le plus sensible au niveau des fréquences porte sur la procédure de vente aux enchères de 30 MHz (6X5 MHz) dans la bande 700 MHz. Les représentants de la direction d’Iliad parlent peu sur le sujet.

Ils confirment juste que le groupe télécoms « participera au processus ». « On sera candidat à l’achat de blocs 700 MHz », déclare Maxime Lombardini. La remise des dossiers est à rendre à l’ARCEP avant la fin du mois.

« On se prépare à ces enjeux (…) On espère être qualifié », précise Maxime Lombardini lors de la session questions-réponses après le compte-rendu financier.

« C’est un système d’enchères à plusieurs tours qui a été retenu. L’inconvénient : on peut faire monter les prix. L’avantage : on sait ce qu’il faut faire. »

I comme Investissements dans les réseaux nouvelle génération (NGN)

Selon Thomas Reynaud, Iliad est l’opérateur qui investit le plus dans les réseaux fixes et mobiles de nouvelle génération (ratio investissement sur chiffre d’affaires) : 613 millions d’euros sur le premier semestre 2015.

Les investissements sur la fibre sont plus importants que ceux concédés dans la mobilité.

P comme propriété intellectuelle ou la guerre des brevets

L’an passé, Orange a porté devant la justice un litige portant sur l’exploitation illégale d’un brevet en sa possession à l’encontre d’Iliad-Free. L’embrouille a été suivie par Numerama.

Le groupe télécoms de Stéphane Richard contestait l’usage par Free du brevet EP2044797 B1 relatif au « basculement de sessions multimédias d’un terminal mobile vers un équipement d’un réseau local ».

Initialement, Orange estime que la Freebox Révolution, avec cette application Freebox Compagnon, présentait une fonction de basculement de session multimédia, « susceptible de reproduire l’invention brevetée EP2044797 B1.

Dans une décision de justice en date du 18 juin 2015 (mais dévoilée uniquement fin août), le tribunal de grande instance de Paris n’a pas donné gain de cause à Orange.

Non seulement il remet en cause la validité de dépôt du brevet mais il considère que la plainte d’Orange pour contrefaçon comme irrecevable. Le TGI de Paris finit par condamner Orange à payer à Iliad-Free la somme de 100 000 euros au titre de l’article 700 du Code de procédure civile.

Une autre affaire de violation présumée de propriété intellectuelle, qui a éclaté mi-2014, est toujours en cours : selon un article de BFM TV diffusé il y a un an, Orange aurait porté plainte contre Iliad-Free pour l’exploitation illégale d’un brevet portant sur la télévision par ADSL et les services de télévision de rattrapage.

Le groupe de Stéphane Richard réclame à son rival des dommages et intérêts d’un montant de 250 millions d’euros via le TGI de Paris.

Q comme quatrième génération : la 4G chez Free Mobile

Sur le volet de la mobilité, Free Mobile marque les esprits en cette rentrée avec une offre 4G associée à un « fair-use » généreux : 50 Go de data à consommer par mois.

L’opérateur atteint presque la barre des 11 millions d’abonnés mobiles et revendique 50% de la population couverte avec son réseau 4G (60% d’ici la fin de l’année) et 80% avec la 3G.

Sachant que 20% de la base abonnés utilisent désormais la 4G de Free Mobile : au 30 juin 2015,  2,4 millions de clients Free Mobile exploitent la 4G, avec une consommation moyenne par utilisateur et par mois de plus de 2,2 Go.

Fait nouveau signalé par Thomas Reynaud qui confirmerait le succès de Free Mobile en dehors de la base installée dans le fixe : « Nous avons désormais plus d’abonnés mobiles à 19,99 euros que d’abonnés à 2 euros. » (Update 09/09/15 : pour avoir des précisions sur les contours de cette déclaration, Univers Freebox apporte des précisions intéressantes).

Le groupe Iliad-Free évoque une « intensification des déploiements » du réseau mobile : plus de 800 nouveaux sites 3G et près de 1900 nouveaux sites 4G déployés sur le premier semestre.

« On est devant SFR en termes de nombre de points 4G et pas très loin de Bouygues Telecom », estime Thomas Reynaud.

Rappelons les deux engagements de couverture d’Iliad associé à Free Mobile : 90% de la population en 3G d’ici 2018 et 75% de la population d’ici octobre 2023.

R comme Recrutements ou Relation client

Entre janvier et juin 2015, Iliad-Free a enregistré 123 000 nouveaux abonnés dans le fixe et 820 000 clients dans la mobilité (via Free Mobile).

La base globale de clients ADSL et fibre s’élève à 6 millions. Pour le volet mobile, Iliad-Free flirte avec la barre des 11 millions.

« Nous disposons du churn [taux de désengagement client pour un autre opérateur, ndlr] le plus bas du marché », assure Maxime Lombardini.

Les opérations de recrutement via des promotions Vente-Privée.com sont « très rentables ». « On n’en abuse pas mais les opérations sont économiquement vertueuses. »

Elles ont même généré « 10% du recrutement groupe l’an dernier » selon le directeur financier Thomas Reynaud. Sachant que les opérations via ce canal de distribution ont démarré dans la période 2010-2011.

Actuellement, sur Vente-Privée.com, une offre Freebox Crystal pour 1,99 euro durant 1 an est prolongée jusqu’au 4 septembre.

Quelques repères sont communiqués sur l’implication d’Iliad-Free dans la relation clientèle : 6500 personnes affectés à la relation client, 400 jobs créés sur le S1 2015 (effectif global de 7795 collaborateurs), 48 Free Centers ouverts (« une petite dizaine en cours de travaux vont ouvrir prochainement »), 1600 distributeurs automatiques de cartes SIM pour le mobile déployés dans des relais de proximité.

Maxime Lombardini a tenu à souligner la contribution d’un millier de collaborateurs d’Iliad-Free prêts à se déplacer chez les clients pour résoudre des soucis techniques (« technicien itinérant Free »).

R comme rivalité commerciale

Selon un article de L’Express publié le 1er septembre, Bouygues Telecom exige des dommages et intérêts d’un montant de 317 millions d’euros à Free Mobile pour « violation de ses obligations en qualité d’opérateur de téléphonie et de pratiques commerciales trompeuses ».

L’assignation devant le tribunal de commerce remonte à fin 2014. La filiale télécoms du groupe Bouygues accusait à l’époque Free Mobile de « réduire drastiquement le débit sur certains services identifiés alors même que ses clients n’ont pas atteint le seuil de consommation fixé ».

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