La plupart des équipementiers réseaux pratiquent pour la mise en place d’une infrastructure, notamment pour les grands immeubles, la méthode de câblage mixte. C’est-à-dire qu’ils utilisent la fibre optique pour les artères inter-étage, qui acheminent le haut débit, tandis que le cuivre n’est utilisé que pour le raccordement vers les postes de travail. La solution mixte permettait notamment de réduire les coûts. « Une entreprise qui table sur une infrastructure tout en fibre optique pour ne pas être limitée au niveau des débits doit compter sur l’achat de cartes optiques pour PC qui coûte le prix d’un ordinateur » précise Olivier Seznec, directeur technique pour Cisco France. Le cuivre est d’ailleurs intéressant si le nombre d’ordinateurs à relier est importants.
Seulement, depuis quelques mois, le cuivre permet lui aussi le transport de haut débit. Il est désormais possible d’atteindre le gigabit par seconde. On appelle d’ailleurs la technologie Gigabit Ethernet. Une évolution, explique Jacques Sinardet, responsable développement des nouveaux marchés chez 3Com, qui repousse l’utilisation d’un système n’employant que la fibre optique.
Toutefois, le haut débit sur le cuivre comporte un certain nombre de contraintes. La première est au niveau des prises murales. L’utilisation d’un réseau cuivre à débit standard permettait de dédoubler les prises. « un câblage cuivre normal mettant en place 100 prises permettait de raccorder 200 postes de travail, précise Jacques Sinardet et de préciser que le haut débit « nécessite l’utilisation des quatre paires du câble, soit une prise par ordinateur« . La deuxième limite d’un câblage cuivre se situe au niveau de la distance. En effet, la limite standard recommandée pour une bonne utilisation d’une infrastructure cuivre est de 100 mètres entre le local technique et le poste de travail. Au delà de cette distance, le signal transmis s’atténue. Enfin, une autre contrainte apparaît si on souhaite faire du tout cuivre. Contrainte qui est cette fois imputable à l’évolution de l’entreprise. Cette dernière peut être amenée à développer le nombre de ces ordinateurs et de ce fait augmenter la saturation des artères principales, ce que le cuivre ne pourra se permettre de faire au delà d’un certain seuil. Le cuivre, estime Olivier Seznec, ne permet pas d’aller au-delà du gigabit. « Passé ce seuil, il existe un problème de rayonnement qui nécessite de mettre un blindage autour du cuivre. Un procédé qui coûte extrêmement cher », confie-t-il.
« Système mixte, fibre optique ou tout cuivre dépend considérablement de ce que l’on veut faire. Utiliser le cuivre pour une PME de cinquante salariés qui est certaine de ne pas dépasser avoir besoin de plus d’un Gbit/s est tout à fait envisageable pour limiter ses coûts » confirme Olivier Seznec. Et d’ajouter que le tout optique peut être envisagé pour des sociétés nécessitant une haute sécurisation, car dans ce cas, il n’y pas de rayonnement électromagnétique possible. Reste que le système mixte a encore de beau jour devant lui.
Pour en savoir plus :
* 3Com
* Cisco
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